Colite ulcéreuse

22.9.11

La colite ulcéreuse : qu’est-ce que c’est?

La colite ulcéreuse est une maladie inflammatoire chronique du côlon et du rectum qui s’apparente à la maladie de Crohn. Si la maladie de Crohn peut se déclarer n’importe où dans le tube digestif et atteindre les tissus en profondeur, la colite ulcéreuse est une atteinte superficielle de la muqueuse du côlon et du rectum (voir schéma). Elle porte aussi le nom de rectocolite hémorragique.
On distingue 4 formes de colite ulcéreuse, selon l’étendue de la maladie :
  • la rectite ulcéreuse, qui se limite au rectum;
  • la proctosigmoïdite, qui touche le rectum et le côlon sigmoïde;
  • la colite distale, qui touche la partie du côlon située du côté gauche du corps (du rectum jusqu’au haut du côlon descendant);
  • la pancolite, qui touche le côlon en entier.
Au Canada, on estime que presque 2 personnes sur 1 000 (hommes, femmes et enfants) sont atteintes de colite ulcéreuse1.
Les hommes et les femmes en sont atteints dans les mêmes proportions.
La maladie est diagnostiquée surtout chez les personnes âgées de 15 à 40 ans, mais elle peut se déclarer à tout âge.

Causes

La colite ulcéreuse est une maladie auto-immune, c’est-à-dire qu’elle est causée par un dérèglement du système immunitaire qui s’attaque à ses propres cellules.
Les causes de la colite ulcéreuse sont toutefois mal connues. Les scientifiques pensent que l’inflammation de la muqueuse colorectale est causée par une réaction immunitaire excessive de l’organisme contre des virus ou des bactéries présents dans l’intestin. Selon l’hypothèse la plus probable, cette réaction auto-immune serait dirigée contre les bactéries « inoffensives » normalement présentes dans le tube digestif (la flore intestinale).
L’inflammation s’accompagne de la formation d’ulcères, qui peuvent saigner et produire du mucus ou du pus. Des facteurs génétiques et environnementaux influenceraient l’apparition de cette maladie.
Le stress et les intolérances alimentaires peuvent déclencher les symptômes chez certaines personnes, mais ces facteurs ne seraient pas à l’origine de la maladie.

Évolution

La colite ulcéreuse progresse du rectum vers le côlon et évolue par poussées (ou crises). La maladie dure toute la vie, à moins de subir une chirurgie pour retirer l’intégralité du côlon. La gravité de la maladie diffère d’une personne à une autre; plusieurs ne ressentent que peu de symptômes et peuvent vivre sans traitement constant. Souvent, les symptômes peuvent disparaître pendant des mois et même des années, pour inévitablement réapparaître.


Complications possibles

Plusieurs problèmes de santé peuvent accompagner la colite ulcéreuse, tels des troubles des articulations ou de la peau (érythème noueux), une inflammation des yeux ou des problèmes au foie, liés à la réaction auto-immune en cause dans la maladie.
La complication aiguë la plus grave de la colite ulcéreuse s’appelle « mégacôlon toxique ». Elle se produit lorsque l’inflammation du côlon est si importante que celui-ci se dilate et risque de se perforer. Surviennent alors des douleurs importantes, de la fièvre, des vomissements et un gonflement de l’abdomen. On doit consulter un médecin de toute urgence en présence de ces symptômes afin d’éviter que le côlon ne se perfore et qu’une péritonite ne survienne. Heureusement, cette complication ne survient que rarement (dans moins de 2% des cas).
Les personnes atteintes de colite ulcéreuse doivent être attentives au risque d’anémie. En effet, lorsque la maladie est grave, les pertes de sang peuvent être abondantes au point de causer une anémie, que l’on peut compenser grâce à des suppléments en fer.
Enfin, plusieurs complications liées à l’usage à long terme de certains médicaments, comme les corticostéroïdes ou les immunosuppresseurs, peuvent survenir. Ainsi, l’usage des corticostéroïdes sur de longues périodes rend plus à risque d’ostéoporose, de cataracte, d’hypertension, de diabète de type 2... Les corticoïdes et les immunosuppresseurs peuvent aussi augmenter le risque d’infection.

Symptômes de la colite ulcéreuse

Les symptômes apparaissent par crises.
  • Des crampes abdominales douloureuses, surtout dans le bas ventre.
  • Du sang dans les selles (voire une hémorragie en cas de poussée grave).
  • Une diarrhée chronique.
  • Des selles fréquentes, même durant la nuit.
  • Un besoin urgent de déféquer, même s’il y a peu ou pas de selles à évacuer (ténesme rectal).
  • Une perte de poids en raison d’un appétit réduit et d’une mauvaise absorption des nutriments dans l’intestin.
  • De la fatigue, souvent causée par l’anémie.
  • De la fièvre, en particulier dans le cas d’une pancolite avec symptômes importants.
  • Chez les enfants, la colite ulcéreuse grave peut entraver le développement (retard de croissance, retard de puberté…).

Personnes à risque

  • Certaines populations sont plus à risque que d’autres, en raison de leur patrimoine génétique. Les Blancs sont de 2 à 5 fois plus touchés par la colite ulcéreuse que les Noirs ou les Asiatiques. La communauté juive (d’origine ashkénaze), quant à elle, est de 4 à 5 fois plus frappée par cette maladie que les autres populations41,42.
  • Jusqu’à 20 % des personnes souffrant de colite ulcéreuse ont un proche touché par la maladie de Crohn ou par la colite ulcéreuse, ce qui laisse supposer l’existence d’une prédisposition génétique.


Traitements médicaux de la colite ulcéreuse

 Il n’existe pas de médicament permettant de guérir la colite ulcéreuse; en revanche, plusieurs traitements permettent de réduire l’inflammation et les symptômes lorsque la maladie est active, et de diminuer leur récurrence en maintenant la rémission.

Médicaments

Anti-inflammatoires. Il s’agit habituellement du premier traitement prescrit pour soigner la colite ulcéreuse. Ils comprennent :
  • Aminosalicylates. Ces médicaments s’apparentent à l’aspirine et diminuent l’inflammation dans le côlon. Les aminosalicylates couramment utilisés sont la sulfasalazine (Azulfidine®) et la mésalazine ou mésalamine (Rowasa®, Canasa®, Asacol® Pentasa®, Apriso™, Lialda®). Des médicaments plus récents, le balsalazide (Colazal®) et l’olsalazine (Dipentum®), sont également utilisés. Ils sont administrés par voie orale, rectale ou par lavement et sont utilisés à la fois pour calmer les poussées et pour maintenir la rémission. Les effets secondaires les plus courants sont les nausées, les vomissements et les maux de tête.
  • Corticostéroïdes. Les corticostéroïdes administrés par voie générale enrayent l’inflammation dans n’importe quelle partie du corps, mais comportent leur lot d’effets secondaires. Ils sont prescrits aux patients atteints de colite ulcéreuse modérée ou grave qui ne répondent pas aux aminosalicylates. Les corticostéroïdes les plus communément prescrits pour soigner la colite ulcéreuse sont la prednisone, la méthylprednisolone et l’hydrocortisone. Ils sont administrés par voie orale ou rectale (mousse, suppositoires, lavement). L’administration par voie intraveineuse est également possible en cas de crise grave. Leurs effets indésirables sont nombreux, ce qui limite leur usage à long terme. Ils sont généralement prescrits pour des périodes de 3 à 4 mois. Le budésonide ou le dipropionate de béclométhasone administrés par voie rectale sont des corticostéroïdes qui agissent presque uniquement dans le côlon et causent donc moins d’effets secondaires que les autres corticostéroïdes. Ils sont utilisés pour les cas moins graves de colite ulcéreuse, car ils sont un peu moins puissants)5,6.
Immunosuppresseurs. Les immunosuppresseurs suppriment l’inflammation en s’attaquant directement au système immunitaire, c’est-à-dire en réduisant la réponse immunitaire qui cause l’inflammation. Ils sont prescrits aux patients qui répondent mal aux aminosalicylates et aux corticostéroïdes ou à ceux qui doivent en prendre de hautes doses pour maintenir une rémission. Les plus courants sont l’azathioprine (Imuran®) et la 6-mercaptopurine (Purinethol®). La cyclosporine (Neoral®, Sandimmune®) est parfois utilisée en cas de poussée grave. Les immunosuppresseurs soulagent les symptômes de la colite ulcéreuse, mais peuvent exiger de 3 à 6 mois avant d’être pleinement efficaces. Ils comportent aussi leur lot d’effets secondaires, puisqu’ils diminuent la résistance aux infections et aux cancers. Selon des études récentes, d'autres médicaments, comme le mycophénolate mofétil ou le tacrolimus, pourraient aussi être efficaces6.
Agents anti-TNF alpha. Les agents anti-TNF alpha sont des médicaments récents qui ciblent une substance pro-inflammatoire, le facteur de nécrose tumoral (TNF). L’infliximab (Remicade®) est une option thérapeutique utilisée chez certains patients, en cas de colite résistant aux traitements classiques.
Antidiarrhéiques. Ils ralentissent le transit des aliments dans l'intestin et préviennent donc la diarrhée. Il peut s’agir d’un supplément de psyllium (Metamucil®). En cas de diarrhée plus grave, l’Imodium® est efficace. Il faut toutefois s’abstenir d’utiliser ces médicaments sans l’avis de votre médecin, car ils peuvent augmenter le risque de mégacôlon toxique.
Antispasmodiques. Ces médicaments peuvent être utilisés occasionnellement pour soulager les douleurs abdominales, mais ils sont en général peu efficaces. Leur action contre les spasmes peut s'exercer sur les fibres nerveuses, les fibres musculaires, ou sur les deux

Alimentation de soutien

L'alimentation de soutien vise à corriger une éventuelle malnutrition sur le plan des calories et des micronutriments. Le manque d'appétit et la perte de poids, fréquents, sont les conséquences des douleurs abdominales et des diarrhées. En outre, la colite ulcéreuse et les interventions chirurgicales peuvent entraîner une mauvaise absorption des nutriments, qui provoque des carences en protéines, en vitamines (A, B9, B12, C, D, E et K) et en minéraux (calcium, cuivre, fer, magnésium, sélénium et zinc). Ces déficits sont aisément traités par une alimentation équilibrée et riche en macro et micronutriments. La stratégie nutritionnelle sera élaborée en collaboration avec le médecin.
En cas d’anémie, le traitement se fera par voie orale sous forme de suppléments de fer, de complexes vitaminiques et de minéraux ou sous forme de liquides hautement caloriques. Si l'intestin est trop irrité, dans les formes graves de la maladie, on utilisera plutôt la voie intraveineuse. L'apport suffisant en éléments nutritifs est particulièrement important chez les enfants, qui sont en pleine croissance.

Chirurgie

Certaines personnes atteintes de colite ulcéreuse devront subir une chirurgie pour retirer l’entièreté du côlon lorsque les médicaments n’arrivent plus à contrôler les symptômes. La colo-proctectomie, l’intervention qui consiste à retirer le côlon et le rectum, est le seul moyen de guérir la colite ulcéreuse. Selon l’étendue et la gravité de la colite, le chirurgien procédera ensuite à :
  • Une iléostomie, durant laquelle une petite ouverture, appelée stomie, est pratiquée dans l’abdomen pour permettre le passage des selles. La personne stomisée doit porter en permanence un sac pour recueillir les selles.
  • Une anastomose iléoanale, durant laquelle le chirurgien retire le côlon et le rectum malade, tout en conservant l’anus et les muscles externes du rectum. On reliera ensuite l’iléon (le dernier segment de l’intestin grêle) au rectum, créant ainsi une poche (le réservoir iléal) où les selles s’accumuleront avant d’être évacuées de façon presque normale. Cette intervention peut entraîner une pouchite, c’est-à-dire l’inflammation du réservoir iléal, qui est traitée par antibiotiques.

Maladie inflammatoire de l’intestin:

Anatomie intestinale

Pour mieux comprendre la MII, une courte présentation de l’anatomie du tractus gastro-intestinal (GI) est utile. Il ne s’agit pas d’une description complète, mais elle comporte les notions élémentaires.
L’appareil digestif se compose d’un long tube (canal alimentaire) dont la forme et la fonction varient comme il serpente à travers le corps, de la bouche jusqu’à l’anus (voir diagramme). La taille et la forme du tube digestif varient d’après la personne (p. ex., âge, taille, sexe et état de la maladie). Les dimensions qui figurent ci-après sont celles d’un homme adulte moyen.
La partie supérieure du tube digestif comprend la bouche, la gorge (pharynx), l’œsophage et l’estomac. Le processus de digestion débute dans la bouche lorsque la mastication décompose et mélange les aliments de façon mécanique tandis que la salive commence la modification chimique des aliments. Mastiquer et avaler (ingérer) requiert un effort réfléchi, mais lorsque les aliments atteignent l’œsophage, un mouvement automatique et rythmique (péristaltisme) les propulse plus loin dans le tube digestif. Plusieurs systèmes de l’organisme fournissent les produits chimiques requis pour la digestion, l’absorption et l’élimination. Si tout se déroule bien, le passage des aliments d’un endroit des intestins au prochain est précisément coordonné de façon à ce que les aliments restent à chaque endroit pour juste la bonne période de temps.
La durée du transit est le temps qui s’écoule entre le moment où la nourriture entre dans la bouche et celui où elle est finalement éliminée comme déchet sous forme de selles. Un repas prend entre 12 à 72 heures à s’acheminer à travers le tube digestif. Chaque personne est unique; ce qui est normal à l’égard des selles pour une personne peut être très différent pour les autres membres de la famille ou les amis. Certaines personnes n’ont pas d’habitudes régulières et ne savent jamais à quoi s’attendre. La composition et la quantité des aliments ingérés, la présence d’une maladie ou d’un trouble GI ainsi que d’autres facteurs influencent la durée du transit.
L’estomac, un organe en forme de sac mesurant environ 25 cm (10 po), fait suite à l’œsophage et est situé dans la partie gauche de la cavité abdominale. Son diamètre s’accroît lorsqu’il reçoit les aliments, pouvant contenir jusqu’à 4 litres (quoiqu’il n’est pas conseillé de manger jusqu’à ce que l’estomac s’étire complètement). Les aliments baignent dans de puissants produits chimiques qui les décomposent à une forme plus simple, tandis que l’épaisse paroi de l’estomac empêche les produits chimiques de pénétrer dans le corps tout en serrant son contenu à l’aide de puissants muscles circulaires et longitudinaux.
La partie inférieure du tractus GI comprend le petit intestin (intestin grêle) et le gros intestin (côlon). Les noms de ces organes portent à confusion puisque le petit intestin est trois fois plus long que le gros intestin. Petit et gros font référence au diamètre : 2.5 à 3 cm pour le petit intestin et 6.5 à 7 cm pour le gros intestin.
L’intestin grêle est un long et étroit tube torsadé qui débute à l’estomac et se termine au côlon en serpentant à l’intérieur de l’abdomen. Sa surface interne est énorme grâce à la présence de millions de protrusions filiformes, appelées villosités, couvertes de fins prolongements, appelés microvillosités. C’est à cet endroit qu’une grande partie de la digestion et de l’absorption des aliments se produit. Le premier segment de l’intestin grêle, le duodénum, est le plus court et sa longueur est semblable à celle de l’estomac (25 cm). Il est suivi du jéjunum (2,5 m) et de l’iléon (3,5 m) pour donner une longueur totale d’un peu plus de 6 m (~20 pi). Les fonctions de l’intestin grêle comprennent la sécrétion d’enzymes digestives et de tampons ainsi que l’absorption de nutriments. Il est important pour les patients souffrants de MII de savoir que le fer est absorbé dans le duodénum et que la vitamine B12 ainsi que les sels biliaires sont absorbés dans le dernier segment de l’iléon (iléon terminal).
La muqueuse est la couche la plus interne de la paroi du tractus GI; elle est responsable de la sécrétion de sucs digestifs ainsi que de l’absorption des nutriments. La deuxième couche, la sous-muqueuse, se compose d’une dense couche de tissu conjonctif comportant vaisseaux sanguins, vaisseaux lymphatiques et nerfs. Une couche de muscle, la musculeuse externe, est située à l’extérieur de la sous-muqueuse. La contraction de ces muscles propulse les aliments le long du tube digestif. La couche la plus externe est la séreuse, une mince couche de cellules qui sécrètent un fluide qui réduit la friction causée par le mouvement des muscles. Le premier segment du côlon, le cæcum, se relie à l’intestin grêle dans la partie inférieure droite de l’abdomen à la valve iléocæcale. Le reste du gros intestin se compose du côlon ascendant (se dirigeant vers le haut du côté droit de l’abdomen), du côlon transverse (traversant l’abdomen vers la gauche) et du côlon descendant (se dirigeant vers le bas du côté gauche du corps), suivi du côlon sigmoïde. La longueur totale du gros intestin (côlon) est de 1,25 m. Les fonctions principales du côlon sont d’absorber l’eau, former les selles et éliminer les déchets. Le gros intestin ne sécrète pas d’enzymes digestives et n’est pas muni de villosités. Le côlon contient plusieurs variétés de bonnes bactéries et levures qui aident à la digestion et préviennent la prolifération de bactéries et de levures néfastes. Le côlon se termine par le rectum (environ 15 à 20 cm de long), qui entrepose les déchets pour un bref instant jusqu’à ce qu’ils soient évacués par l’anus sous forme de selles, habituellement par choix conscient.
Bien qu’ils ne fassent pas directement partie du tube digestif, la rate, la vésicule biliaire et le pancréas servent d’organes accessoires essentiels au processus digestif.

Maladie inflammatoire de l’intestin

Puisque chaque personne est unique, les points traités ne s’appliqueront pas à toutes les personnes qui souffrent de MII. Nous espérons cependant que ces informations vous aident à comprendre cette maladie complexe. Assurez-vous de discuter vos circonstances avec les professionnels de la santé qui s’occupent de vos soins.
La maladie inflammatoire de l’intestin est un terme qui fait notamment référence à deux maladies de l’intestin : la maladie de Crohn et la colite ulcéreuse. Ces maladies partagent quelques caractéristiques, mais diffèrent de manière considérable dans deux aspects : le segment du tube digestif touché et l’étendue de l'inflammation.
Endroits touchés : La colite ulcéreuse ne touche que le côlon, débute toujours à l’anus et progresse vers le haut. Dans certains cas, le gros intestin en entier peut être touché. Dans la proctite ulcéreuse, une forme moins sévère de la colite ulcéreuse, l’inflammation ne s’étend pas plus loin que 20 cm (~7 à 8 po) de l’anus. Dans la maladie de Crohn, l’inflammation peut se manifester par bandes à plusieurs endroits ou toucher une seule grande section. Elle peut se trouver dans n'importe quelle partie du tube digestif, touchant souvent la dernière partie de l’intestin grêle (iléon terminal).
Étendue de l’inflammation : Dans la colite ulcéreuse, l’inflammation touche la muqueuse interne tandis que dans la maladie de Crohn, l’inflammation peut traverser toute l’épaisseur de la paroi intestinale : muqueuse, muscle et même quelquefois la mince couche la plus externe du tube digestif (séreuse).
Le processus inflammatoire entraîne la dilatation des vaisseaux sanguins et est accompagné d’une augmentation de la température, une exsudation de fluide dans les tissus, une infiltration de cellules inflammatoires et l’ulcération de la muqueuse. L’inflammation peut résulter des effets d’agents infectieux tels les bactéries, les champignons ou même les virus. Elle peut aussi résulter de l’exposition à des produits chimiques, d’une brûlure, d’un trauma ou d’autre chose encore. La cause de la MII est inconnue, mais les recherches indiquent fortement que des interactions entre les facteurs environnementaux, les bactéries intestinales, un dérèglement immunitaire et une prédisposition génétique sont responsables. Le risque est accru pour ceux dont un membre de la famille souffre de la maladie. Quoique la maladie de Crohn soit le nom actuellement utilisé pour la maladie, on entend quelquefois de vieux termes tels entérite régionale, iléite terminale, colite granulomateuse ou iléocolite, utilisés de façon interchangeable.
La maladie inflammatoire de l’intestin peut être diagnostiquée à n’importe quel âge, avec une fréquence élevée observée chez les jeunes personnes et chez ceux entre 40 et 50 ans. Environ 0.5 % de la population canadienne est atteinte de MII. Le Canada a les plus hautes prévalence et incidence signalées jusqu’à maintenant dans tout le monde, avec approximativement 170 500 personnes atteintes, dont légèrement plus souffrent de maladie de Crohn que de colite ulcéreuse.

Symptômes/Complications

Le symptôme le plus courant de la MII est la diarrhée. L’inflammation peut influer sur le temps de transit ce qui veut souvent dire que les aliments s’acheminent plus rapidement, permettant moins de temps pour l’absorption de l’eau, entraînant des selles liquides. La maladie de Crohn peut toucher l’intestin grêle et peut donc prévenir l’absorption normale des aliments, entraînant une diarrhée et une plus grande élimination de gras (stéatorrhée) et de nutriments. En cas de colite ulcéreuse et de maladie de Crohn du côlon, la fonction normale du côlon d’enlever les fluides présents est perturbée, entraînant des selles fréquentes et liquides. Puisque la muqueuse du côlon peut être ulcérée, la diarrhée contient souvent du sang. Aux stades plus avancés de la maladie, le côlon peut devenir plus étroit et raccourci ce qui influe sur l’absorption de l’eau encore plus, entraînant un besoin urgent d’éliminer les selles et une fonction d’élimination mal contrôlée. La constipation peut aussi se développer comme le corps lutte pour maintenir une fonction intestinale normale.
La douleur abdominale est un autre symptôme courant. Comme tous les autres muscles du corps, la couche musculaire de l’intestin est assujettie à des spasmes. Les intestins enflammés sont irritables et plus susceptibles à des spasmes, ceux-ci exerçant une pression sur les nombreuses terminaisons nerveuses de la paroi intestinale. C’est ce qui explique certains types de douleur de la MII, surtout les crampes. Dans la maladie de Crohn, la pression peut s’accumuler à l’arrière d’une partie étroite (striction) de l’intestin et produire de la douleur. Occasionnellement, le rétrécissement est si sévère qu’il y a occlusion intestinale nécessitant une intervention médicale immédiate et moins souvent une intervention chirurgicale.
La fièvre accompagne fréquemment tout type d’inflammation et elle est présente avec la MII.
Les patients souffrant de MII peuvent souffrir de ténesme, défini comme une sensation de défécation incomplète accompagnée d’une douleur soudaine, courte et sévère à l’ouverture du rectum.
La perte de poids est courante dans la maladie de Crohn à cause de la capacité réduite de l’intestin grêle à absorber une quantité suffisante de nutriments. Un retard de croissance et de maturité peut en résulter chez les enfants. Il vaut mieux, si possible, de consulter un pédiatre gastro-entérologue qui possède une formation spécifique dans ce domaine pour gérer les besoins spéciaux de l’enfant en croissance. En cas de maladie de Crohn, le rectum et l’anus peuvent devenir un point central de l’inflammation avec la formation de déchirures douloureuses et enflammées de la peau et des tissus superficiels, appelées fissures anales. De larges poches de pus ou abcès peuvent se développer, produisant une douleur sévère et de la fièvre. Une communication anormale, ressemblant à un tunnel et appelée fistule, peut se produire entre l’intestin et la peau. Quand cette communication est près de l’ouverture de l’anus, elle s’appelle fistule anale. Dans la maladie de Crohn, les fistules peuvent aussi se produire entre les anses intestinales dans l’abdomen ou entre l’intestin et la paroi abdominale. La chirurgie abdominale augmente le risque de fistules.
Une anémie ou insuffisance de globules rouges apparaît fréquemment à cause des saignements dus aux ulcérations de la muqueuse intestinale. La perte de sang est parfois si importante qu’une transfusion sanguine devient nécessaire. L’anémie peut aussi être la conséquence d’une malnutrition générale à cause de la malabsorption des nutriments et des effets débilitants de la maladie sur le corps du patient.
D’autres manifestations de la maladie inflammatoire de l’intestin sont l’arthrite, les problèmes cutanés, la maladie du foie, les calculs rénaux, et l’inflammation oculaire.
Les patients atteints de MII qui souffrent de colite ulcéreuse ou de maladie de Crohn du côlon ont un risque légèrement plus élevé d’être atteint d’un cancer colorectal après avoir vécu avec la maladie pour une période de 10 à 15 ans. Le dépistage du cancer colorectal devrait donc se faire plus tôt et de façon plus vigilante dans ce groupe comparativement à la population générale.

Diagnostic

Un mauvais fonctionnement du tube digestif peut se produire pour une variété de raisons et certains des symptômes (diarrhée, douleur et perte de poids) peuvent ressembler de près aux symptômes d’autres maladies ou troubles. Un diagnostic précis de la MII est essentiel et un médecin prendra donc les démarches pour exclure d’autres affections.
Une évaluation soigneuse de l’histoire de la maladie est la première étape pour établir un diagnostic précis. Le médecin passera en revue certains facteurs, notamment quand et comment les symptômes ont débuté, quels problèmes ont suivi, la nature de la diarrhée, le type de douleur abdominale, ainsi que les caractéristiques et la quantité de saignement rectal.
Dans la colite ulcéreuse, l’outil diagnostique le plus utile est le sigmoïdoscope, un court instrument qui permet de visualiser l’intérieur du côlon inférieur. Au besoin, le médecin peut prélever des biopsies des endroits suspects pendant la procédure pour investiguer davantage. La vérification de la muqueuse du côlon avec cet instrument, à intervalle régulier pendant le processus de guérison, permet au médecin de surveiller l’état de la maladie. Au besoin, un instrument plus long et flexible, nommé le colonoscope, peut aider le médecin à voir plus loin dans le côlon, quelquefois aussi loin que l’iléon terminal (où l’intestin grêle et le côlon se rencontrent), endroit probable pour le développement de la maladie de Crohn. Dans certains cas, un endoscope introduit par la bouche est utile pour confirmer la maladie de Crohn dans la partie supérieure du tractus GI.
Un médecin pourrait recommander une radiographie barytée. Quand elle est requise pour la région GI supérieure, le patient avale un liquide qui tapisse les parois de l’œsophage et de l’estomac. Le liquide contient du baryum qui est d’un blanc éclatant sur les radiographies, fournissant une image à contraste de la forme et de la fonction du tractus GI supérieur. Quand elle est requise pour obtenir des détails du tractus GI inférieur, un lavement baryté est utilisé pour permettre au médecin de visualiser les contours du côlon. La colonoscopie est un outil qui procure un avantage diagnostique par rapport à la radiographie du lavement baryté puisque le médecin peut prélever des biopsies lors de la procédure.
D’autres outils diagnostiques comprennent les tests sanguins et l’examen d’un échantillon des selles pour la détection d’agents infectieux et de sang caché (occulte). Une échographie et une tomodensitométrie sont utiles pour la recherche de complications de la MII, mais ne sont pas nécessairement utiles pour le diagnostic primaire.

Gestion

Le traitement de la maladie inflammatoire de l’intestin est varié; il comprend la gestion des symptômes et des effets de la maladie tout en suivant un régime posologique qui vise à réduire l’inflammation sous-jacente.

Modifications à la diète et au style de vie

Un important défi est de gérer la nutrition lorsque la maladie a compromis l’appareil digestif. La maladie de Crohn peut faire obstacle à l’absorption des nutriments, ce qui met ces patients à risque élevé pour des déficiences; comme l’intestin grêle, où la plupart des nutriments sont absorbés, n’est pas touché en cas de colite ulcéreuse, les patients en souffrant sont généralement à risque faible. D’autres facteurs et symptômes contribuent cependant à la malnutrition chez les patients avec l’une ou l’autre des maladies.
Selon les symptômes de la maladie, une personne atteinte de MII peut être souffrante, et la sensation des aliments qui s’acheminent dans le tube digestif peut causer tellement d’inconfort que le patient évite ou choisit certains aliments, ce qui peut résulter en déséquilibre alimentaire. Une meilleure nutrition fournit le corps avec les moyens pour se guérir.
Si les saignements sont excessifs, l’anémie peut s’ensuivre et des modifications à la diète seront nécessaires pour compenser ces pertes.
Selon l’étendue de l’inflammation et de sa localisation, les patients devront possiblement suivre un régime spécial qui inclut des suppléments. Il est important de suivre le Guide alimentaire canadien, mais il n'est pas facile de le faire pour les personnes souffrant de la MII. Nous encourageons chaque patient à consulter un diététiste professionnel qui peut aider à mettre en place un plan nutritionnel personnalisé et efficace qui prend en considération les déficiences spécifiques de la maladie et le tube digestif sensible du patient. Certains aliments peuvent provoquer une irritation et aggraver les symptômes même s’ils n’influencent pas l’évolution de la maladie.
Particulièrement dans la maladie de Crohn lors de poussée active des symptômes et quelquefois dans la colite ulcéreuse, il peut être nécessaire de permettre à l’intestin de se reposer et de guérir. Avec des régimes spécialisés, des substituts de repas facile à digérer (mélange élémentaire) et un jeûne avec alimentation par voie intraveineuse (nutrition parentérale totale) il est possible d’obtenir un repos intestinal progressif.

Pharmacothérapie symptomatique

Les symptômes de la MII représentent la composante a plus pénible de la maladie et c’est le traitement direct de ces symptômes, particulièrement la douleur et la diarrhée, qui améliore la qualité de vie du patient. Il existe plusieurs traitements pour la diarrhée et la douleur. Une modification de régime peut être bénéfique et les médicaments antidiarrhéiques jouent un rôle important. Pour une douleur non contrôlée par d’autres médicaments, les analgésiques peuvent aider, l’acétaminophène (Tylenol®) étant le médicament de choix.
Il existe deux types de médicaments antidiarrhéiques qui visent à prévenir les crampes et à contrôler la défécation.
Un groupe modifie l’activité musculeuse de l’intestin, en ralentissant le transit du contenu. Il comprend : le lopéramide non narcotique (Imodium®); les agents narcotiques comme le diphénoxylate (Lomotil®), la codéine, la teinture d’opium et l’élixir parégorique (camphre/opium); et les agents antispasmodiques comme le sulfate de hyoscyamine (Levsin®), le dicyclomine (Bentylol®), la propanthéline (Pro-Banthine®) et le butylbromure de hyoscine (Buscopan®).
L’autre groupe change la mollesse des selles et leur fréquence en absorbant (se liant à) l’eau pour régulariser leur consistance afin qu’elles soient d’une forme et d’une consistance facile à passer. Ces médicaments fonctionnent de différentes façons; certains comme le Metamucil® ou le Prodiem® proviennent de fibres végétales tandis que la résine de cholestyramine (Questran®) lie les sels biliaires. Il est intéressant de noter que les fibres végétales sont aussi utiles pour la constipation à cause de leur effet régulateur sur les selles.
S’il existe des signes extra-intestinaux de la MII, telles l’arthrite ou l’inflammation oculaire, le médecin abordera ces conditions individuellement puisqu’il pourrait être nécessaire de référer le patient à d’autres spécialistes. Si l’anxiété et le stress sont d’importants facteurs, un programme de gestion du stress pourrait être précieux.
Les personnes souffrant de MII peuvent être anémiques à cause d’une combinaison de facteurs telles la perte sanguine chronique ou la malabsorption de certains minéraux et vitamines. L’ajout de suppléments diététiques peut améliorer cette condition, le polypeptide de fer hémique (Proferrin®), étant le premier choix à cause de son action rapide et de ses effets secondaires minimes. Une transfusion sanguine est quelquefois requise.

Pharmacothérapie anti-inflammatoire

Le traitement prend plusieurs formes et vise plusieurs systèmes de l’organisme pour apporter un soulagement. Un médecin peut prescrire les médicaments décrits ci-dessous, seuls ou en combinaison. Il peut prendre un peu de temps pour trouver la bonne combinaison pour un patient puisque chaque cas de MII est unique. Selon la localisation de l’affection, une combinaison de méthodes d’administration des médicaments (orale et rectale) peut aider à assurer que les médicaments atteignent tous les endroits touchés.
Acide 5-aminosalicylique (5-ASA) : Le médicament qui depuis longtemps obtient le plus de succès partout dans le monde pour diminuer l’inflammation est le 5-ASA qui comprend la mésalamine (Asacol®, Mesasal®, Mezavant®, Pentasa®, Salofalk®) et l’olsalazine sodique (Dipentum®), tous offerts en prise orale sous forme de comprimés et capsules. Le médicament 5-ASA est sans danger et bien toléré à long terme. Selon la localisation de l’affection, vous devrez peut-être administrer la mésalamine (Pentasa®, Salofalk®), de façon rectale par lavement ou suppositoires. Au début, les patients utilisent habituellement les médicaments rectaux chaque soir et réduisent les traitements lorsque la maladie s’améliore.
Le 5-ASA aide à calmer l’inflammation aiguë et lorsque pris à long terme (entretien), l’inflammation demeure habituellement inactive. Il est important de continuer le régime de médicaments même si vos symptômes disparaissent et que vous vous sentez bien. Selon la réponse de la maladie, la thérapie d’entretien peut s’effectuer à la pleine dose initiale ou à une dose réduite et par intervalles. Le 5-ASA associé à un antibiotique sulfamidé est offert en prise orale sous le nom de sulfasalazine (Salazopyrin®).
Corticostéroïdes : Les corticostéroïdes peuvent aider à diminuer l’inflammation dans les cas de MII modérés ou sévères. Ils sont la prednisone et le budénoside (Entocort®) à prise orale, le prednisone manifestant le plus d’effets secondaires. Pour le soulagement topique de la colite ulcéreuse ou de la maladie de Crohn du côlon, le budénoside (Entocort®) et l’hydrocortisone (Betnesol®, Cortenema®, Cortifoam™, Proctofoam®) sont offerts en formulation rectale (lavements, mousses et suppositoires). Les médecins peuvent prescrire l’hydrocortisone (Solu-Cortef®) et la méthylprednisolone (Solu-Medrol®) pour l’administration intraveineuse en milieu hospitalier.
Antibiotiques : Dans la maladie de Crohn, les antibiotiques les plus largement prescrits sont la ciprofloxacine (Cipro®) et la métronidazole (Flagyl®, Florazole ER®). Les antibiotiques à large spectre sont importants pour traiter les manifestations secondaires de la maladie tels les abcès péri-anaux et les fistules. Agents immunosuppresseurs : Ces médicaments sont utilisés pour traiter la colite ulcéreuse et la maladie de Crohn du côlon et de l’iléon afin de réduire la dépendance aux stéroïdes et pour traiter ceux dont la MII est résistante aux stéroïdes. Ils comprennent l’azathioprine (Imuran®), la cyclosporine, la mercaptopurine/6-MP (Purinethol®), et le méthotrexate sodique (Rheumatrex™). Il peut prendre jusqu’à six mois de thérapie pour observer des résultats.
Produits biologiques : Les anticorps monoclonaux appartiennent à une classe de médicaments maintenant utilisés pour traiter la MII lorsque de plus anciens médicaments n’arrivent pas à soulager les symptômes. L’infliximab (Remicade®) est en utilisation depuis 2001, suivi par l’adalimumab (Humira®).
Les deux sont indiqués pour la maladie de Crohn modérée ou sévère (surtout efficace lorsqu’il y a présence de fistules) et la colite ulcéreuse. Les patients reçoivent l’infliximab par infusion intraveineuse en consultation externe toutes les huit semaines environ, tandis que les patients peuvent administrer l’adalimumab eux-mêmes à la maison.

Chirurgie

La chirurgie peut être nécessaire chez les patients avec une maladie continue et active qui résiste à toutes formes de gestion médicale.
Comme la colite ulcéreuse ne touche que le gros intestin, si cet organe est retiré, il n’y aura plus de maladie. Ce n’est toutefois pas un remède puisque retirer le côlon peut apporter d’autres symptômes et complications. Quoiqu’il existe plusieurs variations de procédures chirurgicales, normalement, après avoir retiré le côlon en entier ou en partie (colectomie), le chirurgien passe le bout de l’intestin qui reste à travers un nouvel orifice chirurgical dans la paroi abdominale (stomie). Le patient peut y attacher un appareil détachable pour recueillir les selles. Une stomie peut être temporaire ou permanente selon la situation particulière.
Depuis quelques années, il existe de nouvelles techniques grâce auxquelles les chirurgiens peuvent conserver le muscle anal et créer un sac interne ou réservoir avec l’intestin toujours présent. La vidange du contenu du sac par l’anus ressemble de plus près à la voie anatomique habituelle. Cependant, avec la perte de fonction du côlon, les selles contiennent beaucoup d’eau et sont très fréquentes. Les patients peuvent donc ressentir des symptômes gênants même suite à la chirurgie. Une complication possible est la pochite, l’inflammation du sac chirurgicalement créé.
La maladie de Crohn est une maladie généralisée qui a tendance à récidiver chez près de 75 % des patients, même après l’excision chirurgicale de toute maladie visible et microscopique. L’inflammation peut revenir des mois ou des années après et peut être présente ailleurs dans le corps. Les médecins réservent donc la chirurgie dans la maladie de Crohn comme dernière solution, habituellement dans les cas où la gestion médicale a échoué et pour les complications telles les obstructions, les fistules et la formation d’abcès.
Une thérapie chirurgicale naissante est la transplantation intestinale, mais il y a des obstacles à surmonter tels le rejet et l’inflammation de l’organe nouvellement transplanté.

L’avenir

L’avenir repose sur l’éducation et la recherche. L’éducation du public et du corps médical est requise pour souligner l’importance des recherches sur la maladie inflammatoire de l’intestin. Plusieurs des domaines suivants requièrent des investigations additionnelles :
  • la chimie de l’intestin normal et de l’intestin lésé;
  • l’étude approfondie des changements survenant aux tissus en présence d’inflammation;
  • les facteurs génétiques;
  • le rôle de la nutrition;
  • l’incidence relative des maladies telle que déterminée par des enquêtes démographiques précises;
  • les implications émotionnelles et psychiatriques;
  • le rôle des agents infectieux;
  • l’étude de la nature de la réponse inflammatoire; et
  • les essais cliniques sur de nouvelles formes de thérapie.
C’est avec la collaboration entre les médecins et les chercheurs s’intéressant à l’étude de ces maladies, ainsi qu’avec les patients, les familles et les amis, que repose notre meilleur espoir de trouver la cause ou les causes, et le remède de la maladie inflammatoire de l’intestin. Nous vous demandons d’appuyer les initiatives éducatives et de recherche de la Socitété GI.

Coeliaque (maladie coeliaque): causes, symptômes, traitement et médicaments

Longtemps considérée comme une maladie rare, la maladie coeliaque est plus fréquente qu'on ne le croit. 
Cette maladie inflammatoire est déclenchée par l'ingestion de gluten, une protéine contenue dans de nombreuses céréales. Il en résulte une dégradation de la muqueuse intestinale et une mauvaise absorption des nutriments, provoquant des troubles digestifs et métaboliques variés, plus rarement des cancers. Le régime sans gluten permet de la stopper.

CAUSES

Cette maladie inflammatoire du tube digestif est caractérisée par une intolérance au gluten. Cette protéine, que l'on trouve dans les céréales (blé, seigle, orge) provoque une réaction inflammatoire (comme une allergie), avec des anticorps dirigés contre les cellules de la muqueuse de l'intestin grêle. C'est ce qu'on appelle une maladie auto-immune. L'immunité ne se dirige pas contre les éléments étrangers mais contre les propres cellules de l'organisme. La maladie coeliaque se rencontre plus souvent chez des personnes ayant une prédisposition héréditaire. Un parent au premier degré d'une personne atteinte (enfant, père, mère, frère, soeur) a 10 % de risque d'être atteint alors que ce risque est de 1 pour 1.000 environ dans la population générale.

TRAITEMENT
On peut bien sûr corriger certains facteurs comme le déficit en fer, mais le plus important est le régime sans gluten, car il permet de guérir la maladie. Le principe en est simple, mais la réalisation difficile car il est nécessaire d'éliminer au quotidien tous les aliments contenant du gluten. Ce régime est strict et à vie. Il exclut les céréales et tous leurs sous-produits transformés ou cuisinés comme la panure ou la chapelure. La plupart des produits de boulangerie et de pâtisserie sont interdits, ainsi que les pâtes, les biscuits sucrés ou apéritifs, les bières, les cafés à base de céréales... Il faut également apprendre à lire les étiquettes de composition des produits, car le gluten peut s'y cacher même en faible proportion. Pour en savoir plus : Description, liste des aliments sans gluten 

MALADIES ET DYSFONCTIONNEMENTS INTESTINAUX

 Côlon = 1m. de longueur – intestin grêle = 6 à 7 mètres
Transit intestinal normal = 34 h. – Constipation chronique = 7 jours


Maladies de la première étape :
Constipation - Diarrhée - gastro-entérites - hémorroïdes - colites - vers intestinaux - la turista - amibiase - diverticulite - syndrome du côlon irritable et tous les troubles du transit intestinal.

Maladies de la seconde étape :
Cancer du colon - polypes - occlusion intestinale - choléra - rectocolite - - maladie de Hirschprung - mégadolichocôlon - appendicite - péritonite - maladie de Crohn - maladie cœliaque.

La compréhension des maladies selon la macrobiotique, procède d’une vision globale de l’homme et de son environnement, soumit eux-mêmes aux lois de l’ordre de l’univers.

Cette approche a disparu depuis plusieurs siècles au profit d’une médecine symptomatique allopathique ( médecine qui emploie des médicaments tentant à contrarier et si possible à supprimer les symptômes apparents d’une maladie ) . Supprimer un symptôme sans en connaître la cause, c’est comme supprimer les indices dans une enquête policière, on ne pourra jamais connaître le véritable auteur à l’origine du forfait.

Si vous avez lu l’article “ la maladie n’est pas une fatalité” où nous donnons les 7 étapes de la progression des maladies, vous aurez retenu que les causes de la fatigue chronique de la première étape sont digestives et intestinales.

Les intestins sont les racines (comme les racine d’un arbre) du corps humain, c’est par là que nous puisons dans notre environnement par l’intermédiaire de la nourriture, l’ensemble de nos besoins en éléments nutritifs. Ces éléments après avoir traversé les villosités intestinales iront enrichir le sang qui les acheminera vers les organes concernés.


Quelque soit la qualité de votre alimentation, et d’autant plus si elle est incorrecte, si le processus de digestion ne s’effectue pas correctement depuis la mastication jusqu’à l’élimination des déchets, le transfert des éléments nutritifs sera insuffisant et dans le pire des cas des toxines alimentaires pourront franchir la barrière de muqueuse protectrice des parois intestinales et passer ainsi dans le sang. Notre organisme est si bien fait, que lorsqu’un organe est défaillant, c’est un autre qui lui succède, le filtrage et l’élimination des déchets toxiques ne se faisant plus dans l’intestin, c’est le foie et les reins qui vont faire le travail à sa place, la priorité étant de protéger les fragiles neurones du cerveau contre toute attaque toxique. C’est ce surcroît de travail qui, s’il se prolonge, provoque peu à peu une fatigue générale.

Si nous ne rétablissons pas la situation et que la cause initiale de la pollution sanguine n’est pas supprimée, la progression infernale s’enclenche avec les maladies du sang, du système nerveux, des glandes et des organes, pour finalement se terminer pour les plus résistants par les maladies de décomposition comme le cancer, la leucémie ou la gangrène. Il aura fallu souvent toute une vie, 50-60 ans d’erreurs et d’abus pour en arriver à l’instant où notre corps à bout de ressource, abandonne la partie.

Pourtant à tout moment, la situation peut-être rétablie, il suffit pour cela de changer sont mode de vie et son alimentation en adoptant l’art de vivre macrobiotique, il y a bien sûr d’autres méthodes mais la macrobiotique plus complète, est la plus rapide. Pour les maladies de la première étape un mois de régime standard suffit à éliminer tous les symptômes et à rétablir un transit normal. Pour les maladies de la seconde étape, plus graves... entre 6 et 12 mois de régime spécial, seront nécessaires ( à ce niveau, cours de cuisine et consultation avec un conseiller ou un médecin macrobiotique s’avèrent indispensables ).
Causes et symptômes

Tout commence comme nous l’avons vu par la fatigue, non pas une grosse fatigue normale après un effort intense de courte durée, mais une fatigue générale accompagnée parfois d’une légère dépression, le matin au saut du lit. Constipation ou diarrhée, règles douloureuses, migraine et rhume chroniques, ces signes devraient nous alerter sur une condition de santé chancelante.

Conséquence d’un mode de vie chaotique et d’une alimentation désordonnée.

Les premiers pas dans la vie, souvent le lot d’étudiants et de jeunes adultes se libérant d’une protection familiale trop contraignante ainsi que certaines professions à horaire irrégulier ( policiers – personnel hospitalier etc. ) où les repas habituels se composent le plus souvent d’un sandwich et d’un café consommé sur le pouce, sont des comportements à risques et malheureusement aussi les premiers pas sur le chemin de la maladie.

Si vous êtes atteint d’un dysfonctionnement de la première étape ou d’une maladie intestinale plus sérieuse, voilà quelques conseils et traitements qui vous permettront de retrouver une santé parfaite et une vie normale.

Et surtout si vous ne voulez plus retomber malade, n’oubliez pas les causes primordiales que nous avons décrites au début de cet article, sinon vous retomberez à nouveau, irrémédiablement malade.

Traitement et recommandation alimentaire.
Pour les personnes très malades nécessitant des ajustements personnalisés, nous recommandons de vous adresser à un conseiller macrobiotique expérimenté.

Si vous êtes suffisamment motivé, et il faut l’être fortement pour changer radicalement sa manière de vivre, de se comporter et de s’alimenter, alors commencez par étudier l’art de vivre macrobiotique, tel que je l’enseigne dans mon dernier livre que vous pouvez acheter sur ce site. Vous y trouverez un pas à pas vers la transition macrobiotique qui vous aidera dans votre démarche.
Repas :
Commencez avec l’assiette standard comme alimentation de base avec 2 repas par jour.


Céréales : riz – millet – sarrasin – quinoa – polenta – couscous.
Légumes cuits : carottes – panais – rutabagas – céleris – potimarrons – pâtissons – courgettes – côtes de bettes – brocolis – endives – poireaux - fenouils – cresson.
Légumes sauvages : dent-de-lion – orties – consoudes – plantains – chénopodes.
Légumineuses : uniquement des azukis et des lentilles (vertes, corail, brunes).
Algues : kombu – wakame – nori – hizikis – dulse.
Protéines végétales : tofu – seitan – tempeh – humus – mochi – pâté de lentille.
Protéines animales :œufs – fromage de chèvre – poissons à chair blanche – fruits de mer.
Potages au miso avec légumes.

Eviter tous les fruits plus particulièrement : ananas, oranges, tous les fruits tropicaux.

Eviter les légumes suivant : Pommes de terre, tomates, aubergines, asperges, rhubarbe, légumes tropicaux.

Nourriture à éviter pour améliorer la santé :
Toute nourriture issue d’une production industrielle.
Tous les aliments traités chimiquement ou irradiés.
Tous les produits contenant des colorants et des conservateurs.
Tous les aliments raffinés, blanchis ou polis.
Tous les produits solubles instantanés.
Tous les moyens de conservation autres qu’artisanaux.
Tous les produits génétiquement modifiés.
Tous les produits carnés issus d’élevages intensifs,viandes,charcuterie,etc.
Tous les poissons élevés en pisciculture.
Tous les produits laitiers : lait, fromages, crème, yaourts, beurre, etc.
Tous les fruits et légumes tropicaux, frais ou secs.
Les fruits crus et leur jus, les légumes crus et leur jus.
Les boissons artificielles à base de coca ou gazéifiées.
Les cafés et thés contenant des arômes et des colorants.
Ne pas consommer d’huile crue.
Ne pas consommer de graisse animale cuite.
Ne pas consommer de beurre cuit.
Ne pas consommer d’algues crues. 


  

Le calcul vésiculaire et la colique hépatique.


Le calcul dans la vésicule biliaire, ou lithiase vésiculaire, fait partie des problèmes fréquemment rencontrés en médecine. Cette maladie est due à la formation d'une ou plusieurs concrétions solides, ressemblant à des cailloux plus ou moins arrondis, dans une poche située sous le foie et qui s'appelle la vésicule biliaire. Ces concrétions sont constituées de sels de cholestérol.
La vésiculaire biliaire a pour fonction de recueillir la bile sécrétée par le foie, de la stocker, puis de l'évacuer massivement dans une partie de l'intestin grêle située à la sortie de l'estomac et appelée duodénum. La bile ainsi mélangée au bol alimentaire, facilite la digestion des graisses en les émulsifiant.

Chez certaines personnes, cette bile ne reste pas totalement liquide et précipite pour partie dans la vésicule biliaire pour former au bout de plusieurs années ces calculs. Il semble qu'il existe une prédisposition familiale à fabriquer des calculs. Les femmes y sont plus sujettes que les hommes. L'âge, après la ménopause, et la surcharge pondérale, sont aussi des facteurs favorisant.

Les risques inhérents à ces calculs.
Il y a 4 gros risques liés aux lithiases vésiculaires :

* Le risque de colique hépatique simple. Un calcul, à l'occasion de contractions de la vésicule, va s'engager dans le canal qui mène au tube digestif. Etant relativement volumineux, il va se coincer dedans et bloquer ou ralentir l'évacuation de la bile.
· Les calculs contenus dans la vésicule biliaire, peuvent s'infecter. La vésicule biliaire devient une véritable poche de pus. Il y a de la fièvre, on parle de cholécystite.
· Cette cholécystite peut infecter tout son environnement et bloquer l'évacuation hépatique. Le patient va présenter de la fièvre et un ictère (ou jaunisse). On parle d'angiocholite. La situation devient vite dramatique et évolue vers la septicémie (infection microbienne de tout l'organisme).
· Un calcul peut descendre la voie biliaire, mais rester bloquer dans la partie avant l'abouchement dans le tube digestif, au niveau du sphincter d'oddi. Cette partie est commune au pancréas et à la voie d'excrétion biliaire. Le blocage des différents sucs digestifs du foie et du pancréas à ce niveau va déclencher une authentique auto-digestion du pancréas. On parle de pancréatite. A noter qu'il y a d'autres causes de pancréatite.

On peut rester des années avec des lithiases dans la vésicule biliaire et ne pas s'en apercevoir. C'est parfois même une échographie du rein ou une radiographie qui les révèle. On les découvre souvent à l'occasion de bilan de douleurs de colopathie fonctionnelle. La vésicule biliaire est retirée, et les douleurs restent...
Plus un calcul est gros, moins il a de risque de migrer dans le cholédoque. Cela ne l'empêchera pas de s'infecter.


Le traitement.
Il n'y a plus de traitement médical, les comprimés sensés faire fondre les lithiases se sont avérés inutiles voire dangereux. Seul le traitement chirurgical a un intérêt. Il consiste en l'ablation pure et simple de la vésicule biliaire. Le chirurgien va retirer cette vésicule malade et vérifier que le cholédoque soit vide de tout calcul : Il serait malheureux de faire une pancréatite au décours d'une intervention.
Cette intervention actuellement beaucoup par coelioscopie. Cela consiste, par 3 pertuis fait sur l'abdomen, à passer du petit matériel et à aller chercher les calculs puis la vésicule. Les pertuis étant petits, si les calculs sont trop gros, ils seront avant de sortir.
Ce type d'intervention a beaucoup d'avantages. Il réduit la durée de l'hospitalisation car les suites opératoires sont plus simples et plus rapides. Il ne laisse pas de cicatrice. Par contre, cette intervention n'est pas toujours possible, elle est dangereuse chez les personnes en état d'insuffisance cardiaque ou respiratoire, et chez les personnes ayant déjà eu des interventions sur l'abdomen et susceptibles d'avoir des brides intestinales.

Lorsqu'on ne peut pas intervenir pas coelioscopie,
on en retourne aux bonnes vieilles méthodes : on ouvre. Le passage se fait sous le foie. La cicatrice n'est pas toujours esthétique. L'ancienne voie d'abord médiane au-dessus de l'ombilic, plus esthétique, a été abandonnée car limitant définitivement la capacité respiratoire par perte d'élasticité abdominale et thoracique

Les maladies digestives : un enjeu majeur de santé publique

15.9.11

Cancers, pathologies liées à l'alcool ou aux virus de l'hépatite B et C, maladies inflammatoires chroniques de l'intestin (dont la maladie de Crohn et la rectocolite hémorragique), urgences digestives, reflux gastro-oesophagien, troubles fonctionnels intestinaux, affections proctologiques... On recense plus de 800 maladies digestives.

De nombreux facteurs de risque influencent ces maladies : les agents infectieux, les modes de vie (précarité, alcool, tabac, toxicomanie, sexualité, alimentation, surpoids et stress) et l'âge. Le tube digestif peut être également particulièrement touché dans d'autres maladies comme l'obésité ou encore les maladies neurodégénératives (maladie de Parkinson...).

Bien souvent associées à une diminution de l'espérance de vie et/ou une altération majeure de la qualité de vie des malades et de leurs proches, les maladies digestives ont un coût humain et sociétal élevé. Aujourd'hui près de 2 français sur 10 en souffrent. La fréquence de ces maladies devrait encore augmenter dans les années à venir en raison notamment du vieillissement de la population.

Ces 20 dernières années, la prise en charge des maladies digestives a bénéficié d'importants progrès diagnostiques, thérapeutiques ainsi que technologiques avec le développement de l'endoscopie, de la cœliochirurgie et de la chirurgie mini-invasive. Pourtant, beaucoup reste à faire, en particulier au niveau de la recherche actuellement insuffisamment développée, en France, au regard de l'enjeu majeur de santé publique que ces maladies constituent

L'Ulcère gastroduodénal

L'Ulcère gastroduodénal

L’Ulcère gastroduodénal se définit comme une brêche au niveau de la paroi de l’estomac ou du duodénum, la première partie de l’intestin grêle. Le rôle de la bactérie Helicobacter pylori a été largement démontré, de même que d’autres co-facteurs comme le tabagisme.
 
Epidémiologie : on estime à environ 10% la probabilité pour un individu de souffrir d’un ulcère gastroduodénal au cours de sa vie, le plus souvent après l’âge de 50 ans. A ce même âge, environ 50% de la population totale est infectée avec Helicobacter pylori, qui est un déterminant majeur dans le développement de cette maladie.

Mécanismes physiopathologiques : un ulcère gastrique est une érosion de la paroi de l’estomac, l’organe qui s’occupe de la digestion des aliments grâce à de nombreuses enzymes qui « découpent » la nourriture en petit morceaux, tandis que l’intestin grêle permet la réabsorption dans l’organisme des substances nutritives élémentaires. Certains facteurs comme une infection à H. pylori, le tabagisme ou le stress jouent un rôle dans la formation d’une gastrite (inflammation de l’estomac) et d’un ulcère en augmentant notamment la quantité d’acide dans l’estomac. On citera également les anti-inflammatoires non-stéroïdiens (aspirine et apparentés) qui, à forte dose et à long terme, peuvent provoquer un ulcère, de même que certains syndromes tumoraux rares comme le Zollinger-Ellison qui prédisposent à la maladie ulcéreuse.

Symptômes et diagnostic : le patient souffrant d’un ulcère gastroduodénal se plaindra de douleurs au niveau du ventre, généralement dans la partie haute et centrale (épigastre). Ces douleurs sont souvent apaisées par la prise de nourriture ou d’anti-acides. Il n’est pas possible de distinguer un ulcère localisé à l’estomac d’un ulcère du duodénum sur la seule base des symptômes. Pour cela, il faudra pratiquer une endoscopie, examen diagnostique dans tout les cas : il s’agit de passer un tube par la bouche pour visualiser la paroi du système digestif haut. L’intervention est généralement pratiquée sous anesthésie locale.

Traitement : des mesures de base telles que l’arrêt des anti-inflammatoires (si le patient en prenait) sont essentielles. Par contre, aucun aliment n’a démontré une réelle efficacité dans l’amélioration d’un ulcère, malgré certaines croyances (lait, crème…). Le traitement médicamenteux se base sur l’association d’inhibiteurs de la pompe à protons comme l’oméprazole et sur une cure d’antibiotiques au cas où il y a une infection à H. pylori (le plus souvent). L’éradication de cette bactérie permet un traitement efficace et une diminution massive des récidives (de 75% sans traitement à 10% après la cure).
 
Complications de l’ulcère : non traité, un ulcère gastroduodénal peut être à l’origine de nombreuses complications telles que des hémorragies digestives ou même une perforation (plutôt rare). Le risque tumoral associé à un ulcère est non-négligeable dans le cas d’une localisation à l’estomac, tandis qu’il est peu probable si l’ulcère se situe au niveau du duodénum.

Troubles digestifs: causes, enjeu et risques, mécanisme, prévention t traitement

Troubles digestifs : de quoi parle-t-on ?

Les troubles digestifs regroupent un ensemble de symptômes liés au fonctionnement de l’appareil digestif. Les maladies à l’origine de troubles digestifs sont nombreuses ; c’est devant la persistance et l’intensité des troubles qu’il faut consulter pour qu’un diagnostic précis soit posé.

Le plus souvent les troubles digestifs sont bénins et transitoires mais pénibles : pesanteurs à la digestion (dyspepsie), brûlures d’estomac (gastrite), remontées acides (pyrosis), éructations (aérophagie avec hernie hiatale) ou ballonnements intestinaux avec alternance de diarrhée et de constipation (colopathie fonctionnelle). Rarement une maladie aiguë impose une intervention médicochirurgicale urgente.

Quels sont les risques et les enjeux sanitaires des troubles digestifs ?

Le risque principal est de témoigner d’une maladie parfois urgente (appendicite), d’autant que les troubles digestifs sont aussi provoqués par d’autres organes de voisinage : comme lors d’une salpingite, prostatite, colique néphrétique… Il ne faut pas passer à côté de ces diagnostics en pensant qu’il s’agit de simples troubles digestifs.

Pour la majorité des patients, c’est l’inconfort au quotidien à cause de ballonnements intestinaux, de brûlures d’estomac ou de remontées acides qui peuvent perturber le sommeil. La prévalence du pyrosis est d’environ 35 %, celle des brûlures d’estomac de 21 % et de la colopathie fonctionnelle de 13 % (Observatoire de la médecine générale, SFMG, 2005).
Les troubles digestifs fonctionnels peuvent conduire à de véritables maladies organiques s’ils persistent dans le temps, comme une inflammation de l’œsophage (tube entre la bouche et l’estomac) ou un ulcère d’estomac.

Quels sont les mécanismes des troubles digestifs ?

Mécaniques, anatomiques, hormonaux, neurologiques, alimentaires, infectieux, allergiques et inflammatoires : les mécanismes des troubles digestifs sont très nombreux ! Il s’agit le plus souvent de difficultés à digérer du fait de spasmes digestifs, de lenteur dans la progression dans le tube digestif des aliments digérés, de remontées de suc gastrique, de la production de gaz colique… Ils sont favorisés par le stress, l’anxiété, la fatigue mais aussi la prise d’un repas trop copieux ou pris rapidement sans mastication suffisante.

Comment se manifestent les troubles digestifs ?

Les symptômes sont liés au mécanisme de digestion et souvent rythmés par les repas. Ainsi des brûlures d’estomac (épigastralgies) peuvent se manifester peu après un repas dans la gastrite, des remontées acides surviennent plutôt le soir au coucher, les ballonnements intestinaux de la colopathie fonctionnelle dans la journée entre les repas. Une alternance de constipation et de diarrhée s’observe souvent dans le cadre d’une colopathie fonctionnelle.
Dans l’ulcère d’estomac, les douleurs (épigastralgies) se manifestent une à deux heures après le repas et sont calmées par une prise alimentaire.

La dyspepsie accompagne le plus souvent un repas copieux, riche en graisses et en alcool, et se manifeste par une pesanteur, des nausées voire des vomissements, des ballonnements et une lenteur à la digestion.
Chez le nourrisson, les colites se manifestent par des pleurs difficiles à calmer et surviennent avant 3 mois. Elles sont dues à l’immaturité du système digestif et à des gaz qui distendent l’intestin.


Il ne faut pas confondre avec des maladies des viscères de voisinage. Une appendicite peut donner mal au bas-ventre à droite, une colique néphrétique une douleur au niveau du flanc irradiant vers les organes génitaux, une salpingite une douleur dans le bas-ventre.
À noter qu’un trouble du transit d’apparition brutale avec alternance de diarrhée et de constipation peut témoigner de la présence d’un cancer de l’intestin, surtout si ces symptômes s’accompagnent d’émission de sang dans les selles.

Y a-t-il une prévention possible des troubles digestifs ?

La meilleure prévention consiste en une hygiène simple de vie et alimentaire : ne pas faire de repas trop riches en graisses et trop arrosés, prendre le temps de manger, bien mâcher, éviter les irritants digestifs (boissons trop chaudes, épices, café, alcools forts…). Pour améliorer le transit intestinal, il faut boire suffisamment d’eau (1,5 l/j) pour être bien hydraté, dormir suffisamment et faire de l’exercice physique.
La prévention est aussi celle des maladies graves : le test de dépistage du cancer du côlon, les explorations digestives comme une coloscopie régulière chez les sujets à risque de cancer du côlon par exemple. C’est le médecin traitant qui coordonne ce calendrier d’examens.

À quel moment consulter pour troubles digestifs ?

Toute douleur abdominale ou tout trouble du transit qui se prolonge nécessite une consultation médicale, parfois en urgence si la douleur est importante ; de même en cas de répétition de ces troubles digestifs qui exprimeraient une maladie sous-jacente. Si les troubles digestifs sont manifestement liés à des excès alimentaires, une diète et quelques médicaments achetés en pharmacie seront suffisants pour soulager la crise.

Comment préparer la consultation avec le médecin ?

Il faut décrire le plus précisément possible les symptômes ressentis, leur date et les circonstances d’apparition. Les antécédents digestifs tels qu’ulcère d’estomac ou colite spasmodique doivent être signalés. Si ces troubles font suite à des excès alimentaires, toxiques (drogues ou médicaments) ou sexuels, il ne faut pas le cacher.
S’il s’agit d’un nourrisson, il faut signaler l’heure de survenue des pleurs, les reflux éventuels, le fait qu’il se tortille à cause du mal au ventre, afin de conforter le diagnostic de colite du nourrisson qui concerne près de 25 % des bébés avant 3 mois.

Que fait le médecin ?

Il pose des questions pour établir le diagnostic, examine, prescrit une prise de sang et des explorations (digestives en particulier) s’il le juge nécessaire. Parfois des médicaments seront prescrits d’emblée sans qu’un diagnostic précis soit posé pour savoir si les symptômes vont s’améliorer sous ce traitement (traitement d’épreuve).
Les explorations digestives seront réalisées chez un spécialiste gastroentérologue, les plus fréquentes étant la fibroscopie œso-gastro-duodénale et la coloscopie. Elles consistent à faire passer à travers le tube digestif un petit tube souple muni d’une petite caméra et de pinces pour faire des biopsies (petites ponctions). Ces explorations permettent une exploration approfondie et précise des troubles.


Diarrhée, turista et intoxication alimentaire

8.9.11

Il n’est pas rare d’attraper la diarrhée dans les pays lointains. La turista touche un tiers des vacanciers qui se rendent dans les zones à risques que sont l’Asie du Sud-Est, l’Amérique latine et l’Afrique.
Cela dit la diarrhée peut s’attraper sous toutes les latitudes et s’avère contagieuse. Si elle  n’est pas dangereuse en soi, il faut s’inquiéter lorsqu’elle dépasse trois jours et qu’elle s’accompagne de fièvre.
La prévention est importante :
Les diarrhées se transmettent principalement par le contact des mains. Il est donc très importants de se laver les mains plusieurs fois par jour.
Quant à la turista elle est  contractée par la consommation de produits sales. Attentions aux produits crus, tels que les salades, les fruits et l’eau du robinet. Attentions également aux glaçons que l’on met dans les boisons. Par ailleurs n’hésitez pas à vous laver les dents avec de l’eau en bouteille !
La diarrhée peut s’accompagner de :
  • mal de ventre
  • vomissements
  • mal de tête
  • douleurs articulaires
  • fatigue
  • manque d’appétit
  • fièvre
Les premières mesures :
Il est conseillé de boire beaucoup pour éviter la déshydratation
Voici une préparation à boire régulièrement sur la journée pour compenser les pertes :
Diluez dans un litre d’eau saine, 20 g de glucose, 3,5 g de sel, 2,5 g de bicarbonate de sodium, 1,5 g de chlorure de potassium.
Les aliments à éviter :
  • lait et laitage, eau du robinet et glaçons
  • Crudités (fruits et légumes)
  • Viandes crues ou peu cuites
  • fruits de mer
  • Les aliments qui font du bien :
    • Riz
    • Carottes cuites
    • pain, biscuits
    • myrtilles
    Pour calmer les douleurs en cas de coliques :
    Prenez une cuillère à café de Ricard pure deux fois par jour
    Pour réduire les gaz intestinaux :
    • Prenez un peu d’argile blanche diluée dans un verre d’eau
    • Le charbon végétal est également très bon
    Tisanes : Aigremoine, Bistorte
    Pour refaire la flore intestinale :
    • Levure de bière
    Médicaments : Le médecin vous conseiller éventuellement des antidiarrhéiques (lopéramide) : l’opidmed, imodium.
    Quels sont les signes de gravité ?
    • fièvre élevée
    • présence de sang dans les selles
    • perte de poids rapide
    • Dans ce cas il est important de consulter un médecin.

    Les Intoxications alimentaires: différents types

    Qu'est-ce qu'une intoxication alimentaire ?      Nous sommes plusieurs milliers de personnes à souffrir chaque année en France d'intoxications alimentaires. L'alimentation est devenue un véritable sujet de préoccupation pour les citoyens.
         Les intoxications alimentaires résultent de l'ingestion d'aliments contaminés par un microorganisme nocif ou un agent pathogène. Les microorganismes pouvant causer des toxi-infections alimentaires sont les virus, les parasites et les bactéries. Les bactéries sont le plus souvent mises en cause dans les cas d'intoxications alimentaires.
         La plupart du temps, l'intoxication alimentaire est provoquée par la consommation de produits contenant des toxines libérées par la croissance des bactéries.
    imgCauses des toxi-infections alimentaires et symptômes
         Les principaux agents pathogènes responsables de toxi-infections alimentaires sont les suivants :
    - Clostridium botulinum

    Cet agent bactérien, très résistant à la chaleur, est responsable du botulisme alimentaire ainsi que du botulisme du nouveau-né. Plus précisément, ce sont les toxines botuliniques produites par les bactéries qui sont responsables de cette grave intoxication alimentaire.
    On trouve ce genre de bactéries dans les conserves en particulier les conserves faites "maison" où les températures de stérilisation sont souvent insuffisantes. Mais ces toxi-infections peuvent aussi survenir à la suite de l'ingestion de viande crue ou étuvée de mammifères marins.

    Les toxines botuliniques causent une faiblesse générale, des nausées, vomissements, constipation et migraines. Quand elles attaquent le système nerveux central, elles causent progressivement le phénomène de double vision, des problèmes de langage, paralysie des muscles, difficultés respiratoires. Sans traitement, l'individu meurt en 3 à 7 jours.

    - Clostridium perfringens

    Clostridium perfringens est une bactérie qui produit une toxine dans le tractus intestinal des personnes qui ont consommé des aliments contaminés par un grand nombre de ces bactéries. On retrouve ce micro-organisme entre autres dans les langues, les viandes en bouillon, les sauces, dès lors qu'il peut y avoir anaérobiose c'est à dire développement de micro-organismes en l'absence d'air.

    Les symptômes apparaissent entre 8 et 24 heures après l'ingestion de la nourriture contaminée : douleurs abdomidales aiguës, diarrhées, nausées, vomissements et fièvre.

    - Campylobacter

    On trouve cette bactérie dans les intestins des volailles, bovins, porcs, rongeurs, oiseaux sauvages, animaux de compagnie mais aussi dans l'eau non traitée. On peut être infecté par Campylobacter quand on consomme par exemple de la volaille insuffisamment cuite.
    Les symptômes de l'infection sont les suivants : diarrhées, nausées, crampes abdomidales, douleurs musculaires, migraines et fièvres. Certaines complications peuvent avoir lieu comme une méningite, infection de l'appareil urinaire et arthrites.
    - Escherichia coli 0157:H7

    E.coli vit dans les intestins de l'homme et des animaux à sang chaud. La souche E.coli 0157:H7 peut provoquer de graves maladies transmises par les aliments. Les bovins sont le principal réservoir de cet agent pathogène. Mais on le trouve également dans les volailles insuffisamment cuites, l'eau non chlorée et le jus de pomme non pasteurisé. E.coli produit des toxines, appelées verotoxines, ou toxines de type Shiga.
    Les symptômes se développent en trois à cinq jours après ingestion des aliments contaminés : fièvre, nausées, vomissements. Les complications ont souvent lieu chez les plus jeunes, les personnes âgées et les individus ayant un système immunitaire affaibli. L'hospitalisation est alors infectieuse est grave puisque mortelle dans 20 à 30 % des cas. En fait, la listériose est une anthropozoonose c'est à dire très répandue chez les animaux et transmissible à l'homme. La bactérie Listeria est retrouvée partout dans l'environnement. Les aliments le plus souvent contaminés sont le lait non pasteurisé, les fromages, volailles, viandes, charcuterie, crudités, poissons ou fruits de mer.
    Des symptômes gastro-intestinaux peuvent apparaître comme des diarrhées, des vomissements. La bactérie Listeria a une prédilection particulière pour le système nerveux et le placenta (septicémies ou atteintes cérébrales sévères notamment chez les nouveaux-nés, les vieillards, les femmes enceintes et les sujets immunodéprimés).
    - Salmonella

    Les salmonelles sont des bactéries logées dans le tube digestif c'est à dire des entérobactéries. Chez l'homme, ces bactéries sont responsables de deux grandes catégories d'infections que sont la gastro-entérite d'origine alimentaire et la fièvre typhoïde. La viande de volaille crue est l'aliment le plus fréquemment contaminé par Salmonella. Parmi les autres aliments susceptibles de contenir ces bactéries, citons les viandes crues ou insuffisamment cuites, le lait non pasteurisé et les oeufs. Les fruits et les légumes peuvent aussi contenir ces bactéries si le sol, dans lequel ils ont été cultivés, a été contaminé par des déchets animaux.
    Les symptômes de la salmonellose sont les migraines, diarrhées, douleurs abdomidales, nausées, frissons, fièvre et vomissements.

    - Les staphylocoques (staphylococcus aureus)

    Les staphylocoques sont au deuxième rang des bactéries responsables d'intoxication alimentaire en France après les salmonelles. Elles produisent des entérotoxines à l'origine des différents symptômes. Les aliments généralement concernés sont les pâtisseries, crème pâtissière, mayonnaise.
    Symptômes : crampes abdomidales, vomissements et sévères diarrhées.

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