La rectocolite hémorragique réduit considérablement la qualité de vie des patients à cause de la douleur physique et du mal-être qu'elle occasionne. Une enquête belge réalisée auprès de 1.398 patients atteints de la maladie de Crohn ou de rectocolite hémorragique le fait apparaître très clairement.
Une maladie inflammatoire chronique de l'intestin
La rectocolite hémorragique est, comme la maladie de Crohn, une maladie inflammatoire chronique de l'intestin. Contrairement à la maladie de Crohn, qui peut affecter tout le canal digestif, la rectocolite hémorragique se limite au gros intestin ou à des parties de celui-ci. La longueur de la partie du gros intestin enflammée peut très fortement varier d'une personne à l'autre, mais l'inflammation s'étend toujours de l'anus jusqu'au gros intestin, sans en épargner aucune partie. La rectocolite hémorragique occasionne une inflammation de la muqueuse du gros intestin, mais ne pénètre pas dans les couches inférieures, contrairement à ce qui se passe avec la maladie de Crohn. C'est pour cette raison que cette affection est en général légèrement moins douloureuse que la maladie de Crohn. Chez la plupart des gens atteints par cette maladie, les périodes d'attaque succèdent aux périodes plus calmes. Les rémissions peuvent parfois durer plusieurs années. Cette maladie se profile comme une maladie de civilisation typique qui s'observe surtout en Europe et en Amérique du Nord. Elle est également associée à une certaine prédisposition familiale. L'origine précise de la rectocolite hémorragique n'est pas encore connue. C'est une maladie auto-immune, c'est-à-dire une maladie dans laquelle notre propre système immunitaire attaque soudainement, pour une raison inconnue, nos tissus sains.
Des symptômes invalidants
L'étude belge a interrogé les répondants sur l'apparition de 17 symptômes différents. Plus des trois quarts des patients disent souffrir de crampes d'estomac/abdominales douloureuses, de fatigue ou de diarrhée. De la moitié à trois quarts des répondants mentionnent une perte de poids, des douleurs articulaires et une diminution de l'appétit. Seul le saignement rectal est mentionné plus souvent chez les patients atteints de rectocolite hémorragique que chez ceux souffrant de la maladie de Crohn.
Une alternative à l'intervention chirurgicale
Par crainte de complications (comme des saignements importants ou la perforation de l'intestin), on procède parfois à l'ablation complète du gros intestin dans le cas de la rectocolite hémorragique. Malheureusement, une intervention chirurgicale pour traiter une maladie chronique de l'intestin n'est pas toujours couronnée de succès. Dans 44,5% des cas, une seule a suffi. Mais 44,3% des répondants qui ont été opérés ont dû subir de 2 à 5 opérations et 10,8% d'entre eux ont même dû passer plus de 6 fois sur la table d'opération. 71% des personnes qui ont été opérées ont connu, après leur opération, une rechute ou une nouvelle flambée. La très grande majorité (91,3%) des patients se sont dès lors déclarés prêts à envisager un nouveau type de médicament en guise d'alternative à une intervention chirurgicale qui s'avèrerait indispensable. Une de ces alternatives pourrait être le médicament biologique Infliximab (Remicade), qui est désormais remboursé dans notre pays depuis le 1er décembre 2006 pour le traitement de la rectocolite hémorragique sévère chez les patients qui n'ont pas répondu de manière adéquate aux traitements conventionnels ou chez lesquels ce traitement est mal toléré ou contre-indiqué. Infliximab se focalise sur une protéine qui joue un rôle central lors de l'inflammation de la muqueuse de l'intestin, à savoir le facteur de nécrose tumorale alpha.