La sigmoidïte aiguë diverticulaire: causes, symptômes, traitement

10.5.11

Souvent mal connue, la sigmoïdite aiguë diverticulaire est une complication rare mais sérieuse d'une situation presque physiologique : la diverticulose. Par ailleurs, même si la chirurgie est souvent au rendez-vous, l'alimentation a également un rôle à jouer avant pendant et après.

Les rides du colon.

A partir de 80 ans, environ une personne sur deux est porteuse de diverticules sur le colon. Ce sont de petites poches faisant hernie à travers la paroi du colon (diverticulose). Il est donc presque normal d'en avoir à partir d'un certain âge. Ce sont en quelque sorte les rides du colon. On les trouve sur l'ensemble du colon mais principalement à gauche, dans la partie terminale du colon qui précède le rectum et qu'on appelle colon sigmoïde (car il fait une boucle en forme de sigma). Rarement, ces diverticules peuvent se compliquer d'hémorragie ou d'infection (sigmoïdite).

Il ne faut pas confondre diverticules et polypes.

Les diverticules sont de petites poches qui sortent à l'extérieur du colon, alors que les polypes sont des formations solides qui poussent à l'intérieur du colon (un peu comme des champignons). Les diverticules ne sont jamais cancéreux, alors que les polypes peuvent se transformer en cancer. Les diverticules peuvent devenir douloureux lorsqu'ils s'infectent, alors que les polypes ne sont jamais douloureux. Le seul examen permettant de diagnostiquer les polypes est la coloscopie.

L'appendicite à gauche

La plupart des diverticules du colon se trouvent sur le colon sigmoïde. Si dans la majorité des cas il ne se passe rien, deux complications sérieuses peuvent survenir : L'hémorragie et l'infection. L'hémorragie se traduit par l'apparition de sang rouge ou noir dans les selles. Elle nécessite une consultation plus ou moins urgente en fonction de son importance. L'infection apparaît en général sur les diverticules du colon sigmoïde. On ne connaît pas précisément (comme pour l'hémorragie d'ailleurs) ce qui la déclenche, mais il est aisé de comprendre que les diverticules étant de petites poches sur la paroi du colon, elles se vident difficilement de leur contenu et finissent par s'engorger et s'enflammer. Cette inflammation (sigmoïdite) provoque des douleurs situées en bas à gauche de l'abdomen à l'opposé des douleurs de l'appendicite, souvent accompagnées de fièvre. Si cette inflammation continue, elle peut évoluer vers une péritonite ou une perforation.

Qui fera une sigmoïdite ?

La question est logique puisque beaucoup de gens sont porteurs de diverticules mais peu font des complications. D'une manière générale le risque d'avoir des diverticules augmente avec l'âge mais paradoxalement, ce sont les gens jeunes (en dessous de 50 ans) qui font le plus de complications. En pratique ce risque est difficile à évaluer et l'évolution d'une diverticulose est imprévisible.

Le paradoxe alimentaire.

Aussi curieux que cela puisse paraître, les fibres alimentaires (que l'on trouve dans les fruits, les légumes verts, les céréales) peuvent avoir une action positive aussi bien que négative. En effet, c'est la diminution de la ration en fibres dans l'alimentation de nos sociétés occidentales qui favorise la fréquence importante de la diverticulose. Les fibres sont des constituants des végétaux qui ne sont pas absorbés, et augmentent le volume et l'hydratation des selles, facilitant leur évacuation vers le rectum. A l'inverse une alimentation pauvre en fibres diminue le volume et l'hydratation des selles, qui progressent plus difficilement dans le colon et provoque une augmentation anarchique de sa motricité. Il se crée ainsi des zones d'hyperpression favorisant l'apparition de diverticules à travers la paroi colique. En dehors de toute inflammation du colon sigmoïde un régime riche en fibres est donc conseillé pour diminuer le risque de diverticules. En revanche si ces diverticules sont enflammés ou infectés, il vaut mieux diminuer le volume des selles afin de reposer le colon. Un régime sans fibres (dit « sans résidu ») est alors conseillé.

La chirurgie : rarement en urgence.

En cas de sigmoïdite aiguë il est rare d'être opéré en urgence. Tout d'abord l'efficacité des antibiotiques associés à une diète complète les premiers jours (l'alimentation se faisant par voie intra-veineuse) permet la plupart du temps de faire passer l'infection. C'est une bonne chose car il vaut toujours mieux opérer tranquillement « à froid » que dans l'urgence et dans l'infection. Les interventions sont alors plus simples et moins « lourdes ». Dans cette logique il se peut qu'un traitement antibiotique dure près d'un mois, ou que l'on fasse des ponctions d'abcès intra-abdominal sous contrôle de scanner. Il y a bien sûr des cas ou l'infection est telle que l'on est obligé d'opérer en urgence (idem lorsqu'une perforation est suspectée.

Quels examens ?

Lorsque des diverticules sont soupçonnés d'être à l'origine de douleurs abdominales, deux examens sont utiles. Le premier est une radio du colon faite après un lavement par un produit qui se voit aux rayons X. La répartition du produit dans le colon permet de voir s'il existe des diverticules, leur nombre et leur localisation, leur état inflammatoire. L'autre examen est une coloscopie, dont l'avantage est de vérifier s'il existe d'autres pathologies coliques comme des polypes ou un début de cancer. En urgence il est fréquent de passer un scanner qui permet de voir (ce que ne voient ni le lavement radio-opaque ni la coloscopie) les lésions infectieuses (abcès) qui sont autour du sigmoïde malade.

Un tabou : l'anus artificiel.

Une des principales angoisses liées à la sigmoïdite aiguë est celle d'avoir un anus artificiel (colostomie). Il faut dédramatiser les choses. D'abord, il s'agit d'une éventualité de moins en moins probable depuis que l'on opère à froid. En effet, en opérant à distance de l'infection, le chirurgien a moins besoin de protéger son travail en dérivant les matières (il a enlevé la partie malade, soit environ 20 centimètres de sigmoïde, et raccordé par couture les deux extrémités restantes). L'éventualité d'une poche existe mais elle est de plus en plus rare. Enfin, cet anus artificiel qui sert de protection est temporaire. Il est enlevé par une seconde intervention, beaucoup moins lourde, environ 6 semaines après la première intervention.

Est-t'on obligé de se faire opérer ?

On sait qu'une poussée de sigmoïdite aiguë peut être guérie par des moyens médicaux. Toutefois, le risque de récidive est important, et les récidives sont souvent plus graves que la première crise car elles surviennent sur un colon qui a déjà souffert. Par ailleurs il vaut mieux se faire opérer « à froid », à une date prévue à l'avance, que se retrouver opéré en urgence dans des conditions plus aléatoires. Les cas ou l'intervention se discute sont ceux ou le risque opératoire est important (en raison d'un grand âge par exemple).

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