Infliximab : un nouveau traitement actif dans la rectocolite hémorragique et quelques questions en suspens
| Infliximab for induction and maintenance therapy for ulcerative colitis |
| Rutgeerts P, Sandborn WJ, Feagan BG, Reinisch W, Olson A, Johanns J, et al. N Engl J Med 2005 ; 353 : 2462-76 |
Deux articles récents montrent l'efficacité de l'infliximab chez des malades atteints de rectocolite hémorragique (RCH) et vont rendre caduques (car incomplètes) ou du moins discutables les recommandations de prise en charge publiées jusqu'ici pour les poussées graves et/ou résistantes de cette affection [1, 2, 3, 4 et 5]. Nous résumons ici ces deux articles et discutons des changements qui pourraient en résulter dans nos pratiques et des questions non encore résolues.
La RCH est une maladie chronique bénigne potentiellement très invalidante. Elle peut se compliquer de poussée grave et augmente le risque de cancer du côlon et seules ces circonstances engagent le pronostic vital. Les traitements usuels sont les amino-salicylés (qui ont probablement un effet non seulement anti-inflammatoire mais aussi réducteur du sur-risque néoplasique), les corticostéroïdes (que l'on tend à limiter malgré leur efficacité, du fait de leurs risques à court et surtout long terme), les immunosuppresseurs de la famille des analogues des purines dans les formes résistantes aux amino-salicylés et corticodépendantes, et la ciclosporine dans les formes graves [3, 4 et 5]. Les formes résistantes peuvent nécessiter une colectomie. L'infliximab est un anticorps chimérique dirigé contre le tumor necrosis factor alpha dont l'efficacité avait été montrée jusqu'ici dans la maladie de Crohn mais pas dans la RCH. Les deux publications discutées ici ont comparé l'infliximab au placebo dans des situations spécifiques de RCH et il n'est donc pas possible à leur lecture de directement comparer ce médicament aux traitements classiques en matière d'efficacité, qualité de vie, de tolérance ou de coût.
