Maladie inflammatoire de l’intestin:

22.9.11

Anatomie intestinale

Pour mieux comprendre la MII, une courte présentation de l’anatomie du tractus gastro-intestinal (GI) est utile. Il ne s’agit pas d’une description complète, mais elle comporte les notions élémentaires.
L’appareil digestif se compose d’un long tube (canal alimentaire) dont la forme et la fonction varient comme il serpente à travers le corps, de la bouche jusqu’à l’anus (voir diagramme). La taille et la forme du tube digestif varient d’après la personne (p. ex., âge, taille, sexe et état de la maladie). Les dimensions qui figurent ci-après sont celles d’un homme adulte moyen.
La partie supérieure du tube digestif comprend la bouche, la gorge (pharynx), l’œsophage et l’estomac. Le processus de digestion débute dans la bouche lorsque la mastication décompose et mélange les aliments de façon mécanique tandis que la salive commence la modification chimique des aliments. Mastiquer et avaler (ingérer) requiert un effort réfléchi, mais lorsque les aliments atteignent l’œsophage, un mouvement automatique et rythmique (péristaltisme) les propulse plus loin dans le tube digestif. Plusieurs systèmes de l’organisme fournissent les produits chimiques requis pour la digestion, l’absorption et l’élimination. Si tout se déroule bien, le passage des aliments d’un endroit des intestins au prochain est précisément coordonné de façon à ce que les aliments restent à chaque endroit pour juste la bonne période de temps.
La durée du transit est le temps qui s’écoule entre le moment où la nourriture entre dans la bouche et celui où elle est finalement éliminée comme déchet sous forme de selles. Un repas prend entre 12 à 72 heures à s’acheminer à travers le tube digestif. Chaque personne est unique; ce qui est normal à l’égard des selles pour une personne peut être très différent pour les autres membres de la famille ou les amis. Certaines personnes n’ont pas d’habitudes régulières et ne savent jamais à quoi s’attendre. La composition et la quantité des aliments ingérés, la présence d’une maladie ou d’un trouble GI ainsi que d’autres facteurs influencent la durée du transit.
L’estomac, un organe en forme de sac mesurant environ 25 cm (10 po), fait suite à l’œsophage et est situé dans la partie gauche de la cavité abdominale. Son diamètre s’accroît lorsqu’il reçoit les aliments, pouvant contenir jusqu’à 4 litres (quoiqu’il n’est pas conseillé de manger jusqu’à ce que l’estomac s’étire complètement). Les aliments baignent dans de puissants produits chimiques qui les décomposent à une forme plus simple, tandis que l’épaisse paroi de l’estomac empêche les produits chimiques de pénétrer dans le corps tout en serrant son contenu à l’aide de puissants muscles circulaires et longitudinaux.
La partie inférieure du tractus GI comprend le petit intestin (intestin grêle) et le gros intestin (côlon). Les noms de ces organes portent à confusion puisque le petit intestin est trois fois plus long que le gros intestin. Petit et gros font référence au diamètre : 2.5 à 3 cm pour le petit intestin et 6.5 à 7 cm pour le gros intestin.
L’intestin grêle est un long et étroit tube torsadé qui débute à l’estomac et se termine au côlon en serpentant à l’intérieur de l’abdomen. Sa surface interne est énorme grâce à la présence de millions de protrusions filiformes, appelées villosités, couvertes de fins prolongements, appelés microvillosités. C’est à cet endroit qu’une grande partie de la digestion et de l’absorption des aliments se produit. Le premier segment de l’intestin grêle, le duodénum, est le plus court et sa longueur est semblable à celle de l’estomac (25 cm). Il est suivi du jéjunum (2,5 m) et de l’iléon (3,5 m) pour donner une longueur totale d’un peu plus de 6 m (~20 pi). Les fonctions de l’intestin grêle comprennent la sécrétion d’enzymes digestives et de tampons ainsi que l’absorption de nutriments. Il est important pour les patients souffrants de MII de savoir que le fer est absorbé dans le duodénum et que la vitamine B12 ainsi que les sels biliaires sont absorbés dans le dernier segment de l’iléon (iléon terminal).
La muqueuse est la couche la plus interne de la paroi du tractus GI; elle est responsable de la sécrétion de sucs digestifs ainsi que de l’absorption des nutriments. La deuxième couche, la sous-muqueuse, se compose d’une dense couche de tissu conjonctif comportant vaisseaux sanguins, vaisseaux lymphatiques et nerfs. Une couche de muscle, la musculeuse externe, est située à l’extérieur de la sous-muqueuse. La contraction de ces muscles propulse les aliments le long du tube digestif. La couche la plus externe est la séreuse, une mince couche de cellules qui sécrètent un fluide qui réduit la friction causée par le mouvement des muscles. Le premier segment du côlon, le cæcum, se relie à l’intestin grêle dans la partie inférieure droite de l’abdomen à la valve iléocæcale. Le reste du gros intestin se compose du côlon ascendant (se dirigeant vers le haut du côté droit de l’abdomen), du côlon transverse (traversant l’abdomen vers la gauche) et du côlon descendant (se dirigeant vers le bas du côté gauche du corps), suivi du côlon sigmoïde. La longueur totale du gros intestin (côlon) est de 1,25 m. Les fonctions principales du côlon sont d’absorber l’eau, former les selles et éliminer les déchets. Le gros intestin ne sécrète pas d’enzymes digestives et n’est pas muni de villosités. Le côlon contient plusieurs variétés de bonnes bactéries et levures qui aident à la digestion et préviennent la prolifération de bactéries et de levures néfastes. Le côlon se termine par le rectum (environ 15 à 20 cm de long), qui entrepose les déchets pour un bref instant jusqu’à ce qu’ils soient évacués par l’anus sous forme de selles, habituellement par choix conscient.
Bien qu’ils ne fassent pas directement partie du tube digestif, la rate, la vésicule biliaire et le pancréas servent d’organes accessoires essentiels au processus digestif.

Maladie inflammatoire de l’intestin

Puisque chaque personne est unique, les points traités ne s’appliqueront pas à toutes les personnes qui souffrent de MII. Nous espérons cependant que ces informations vous aident à comprendre cette maladie complexe. Assurez-vous de discuter vos circonstances avec les professionnels de la santé qui s’occupent de vos soins.
La maladie inflammatoire de l’intestin est un terme qui fait notamment référence à deux maladies de l’intestin : la maladie de Crohn et la colite ulcéreuse. Ces maladies partagent quelques caractéristiques, mais diffèrent de manière considérable dans deux aspects : le segment du tube digestif touché et l’étendue de l'inflammation.
Endroits touchés : La colite ulcéreuse ne touche que le côlon, débute toujours à l’anus et progresse vers le haut. Dans certains cas, le gros intestin en entier peut être touché. Dans la proctite ulcéreuse, une forme moins sévère de la colite ulcéreuse, l’inflammation ne s’étend pas plus loin que 20 cm (~7 à 8 po) de l’anus. Dans la maladie de Crohn, l’inflammation peut se manifester par bandes à plusieurs endroits ou toucher une seule grande section. Elle peut se trouver dans n'importe quelle partie du tube digestif, touchant souvent la dernière partie de l’intestin grêle (iléon terminal).
Étendue de l’inflammation : Dans la colite ulcéreuse, l’inflammation touche la muqueuse interne tandis que dans la maladie de Crohn, l’inflammation peut traverser toute l’épaisseur de la paroi intestinale : muqueuse, muscle et même quelquefois la mince couche la plus externe du tube digestif (séreuse).
Le processus inflammatoire entraîne la dilatation des vaisseaux sanguins et est accompagné d’une augmentation de la température, une exsudation de fluide dans les tissus, une infiltration de cellules inflammatoires et l’ulcération de la muqueuse. L’inflammation peut résulter des effets d’agents infectieux tels les bactéries, les champignons ou même les virus. Elle peut aussi résulter de l’exposition à des produits chimiques, d’une brûlure, d’un trauma ou d’autre chose encore. La cause de la MII est inconnue, mais les recherches indiquent fortement que des interactions entre les facteurs environnementaux, les bactéries intestinales, un dérèglement immunitaire et une prédisposition génétique sont responsables. Le risque est accru pour ceux dont un membre de la famille souffre de la maladie. Quoique la maladie de Crohn soit le nom actuellement utilisé pour la maladie, on entend quelquefois de vieux termes tels entérite régionale, iléite terminale, colite granulomateuse ou iléocolite, utilisés de façon interchangeable.
La maladie inflammatoire de l’intestin peut être diagnostiquée à n’importe quel âge, avec une fréquence élevée observée chez les jeunes personnes et chez ceux entre 40 et 50 ans. Environ 0.5 % de la population canadienne est atteinte de MII. Le Canada a les plus hautes prévalence et incidence signalées jusqu’à maintenant dans tout le monde, avec approximativement 170 500 personnes atteintes, dont légèrement plus souffrent de maladie de Crohn que de colite ulcéreuse.

Symptômes/Complications

Le symptôme le plus courant de la MII est la diarrhée. L’inflammation peut influer sur le temps de transit ce qui veut souvent dire que les aliments s’acheminent plus rapidement, permettant moins de temps pour l’absorption de l’eau, entraînant des selles liquides. La maladie de Crohn peut toucher l’intestin grêle et peut donc prévenir l’absorption normale des aliments, entraînant une diarrhée et une plus grande élimination de gras (stéatorrhée) et de nutriments. En cas de colite ulcéreuse et de maladie de Crohn du côlon, la fonction normale du côlon d’enlever les fluides présents est perturbée, entraînant des selles fréquentes et liquides. Puisque la muqueuse du côlon peut être ulcérée, la diarrhée contient souvent du sang. Aux stades plus avancés de la maladie, le côlon peut devenir plus étroit et raccourci ce qui influe sur l’absorption de l’eau encore plus, entraînant un besoin urgent d’éliminer les selles et une fonction d’élimination mal contrôlée. La constipation peut aussi se développer comme le corps lutte pour maintenir une fonction intestinale normale.
La douleur abdominale est un autre symptôme courant. Comme tous les autres muscles du corps, la couche musculaire de l’intestin est assujettie à des spasmes. Les intestins enflammés sont irritables et plus susceptibles à des spasmes, ceux-ci exerçant une pression sur les nombreuses terminaisons nerveuses de la paroi intestinale. C’est ce qui explique certains types de douleur de la MII, surtout les crampes. Dans la maladie de Crohn, la pression peut s’accumuler à l’arrière d’une partie étroite (striction) de l’intestin et produire de la douleur. Occasionnellement, le rétrécissement est si sévère qu’il y a occlusion intestinale nécessitant une intervention médicale immédiate et moins souvent une intervention chirurgicale.
La fièvre accompagne fréquemment tout type d’inflammation et elle est présente avec la MII.
Les patients souffrant de MII peuvent souffrir de ténesme, défini comme une sensation de défécation incomplète accompagnée d’une douleur soudaine, courte et sévère à l’ouverture du rectum.
La perte de poids est courante dans la maladie de Crohn à cause de la capacité réduite de l’intestin grêle à absorber une quantité suffisante de nutriments. Un retard de croissance et de maturité peut en résulter chez les enfants. Il vaut mieux, si possible, de consulter un pédiatre gastro-entérologue qui possède une formation spécifique dans ce domaine pour gérer les besoins spéciaux de l’enfant en croissance. En cas de maladie de Crohn, le rectum et l’anus peuvent devenir un point central de l’inflammation avec la formation de déchirures douloureuses et enflammées de la peau et des tissus superficiels, appelées fissures anales. De larges poches de pus ou abcès peuvent se développer, produisant une douleur sévère et de la fièvre. Une communication anormale, ressemblant à un tunnel et appelée fistule, peut se produire entre l’intestin et la peau. Quand cette communication est près de l’ouverture de l’anus, elle s’appelle fistule anale. Dans la maladie de Crohn, les fistules peuvent aussi se produire entre les anses intestinales dans l’abdomen ou entre l’intestin et la paroi abdominale. La chirurgie abdominale augmente le risque de fistules.
Une anémie ou insuffisance de globules rouges apparaît fréquemment à cause des saignements dus aux ulcérations de la muqueuse intestinale. La perte de sang est parfois si importante qu’une transfusion sanguine devient nécessaire. L’anémie peut aussi être la conséquence d’une malnutrition générale à cause de la malabsorption des nutriments et des effets débilitants de la maladie sur le corps du patient.
D’autres manifestations de la maladie inflammatoire de l’intestin sont l’arthrite, les problèmes cutanés, la maladie du foie, les calculs rénaux, et l’inflammation oculaire.
Les patients atteints de MII qui souffrent de colite ulcéreuse ou de maladie de Crohn du côlon ont un risque légèrement plus élevé d’être atteint d’un cancer colorectal après avoir vécu avec la maladie pour une période de 10 à 15 ans. Le dépistage du cancer colorectal devrait donc se faire plus tôt et de façon plus vigilante dans ce groupe comparativement à la population générale.

Diagnostic

Un mauvais fonctionnement du tube digestif peut se produire pour une variété de raisons et certains des symptômes (diarrhée, douleur et perte de poids) peuvent ressembler de près aux symptômes d’autres maladies ou troubles. Un diagnostic précis de la MII est essentiel et un médecin prendra donc les démarches pour exclure d’autres affections.
Une évaluation soigneuse de l’histoire de la maladie est la première étape pour établir un diagnostic précis. Le médecin passera en revue certains facteurs, notamment quand et comment les symptômes ont débuté, quels problèmes ont suivi, la nature de la diarrhée, le type de douleur abdominale, ainsi que les caractéristiques et la quantité de saignement rectal.
Dans la colite ulcéreuse, l’outil diagnostique le plus utile est le sigmoïdoscope, un court instrument qui permet de visualiser l’intérieur du côlon inférieur. Au besoin, le médecin peut prélever des biopsies des endroits suspects pendant la procédure pour investiguer davantage. La vérification de la muqueuse du côlon avec cet instrument, à intervalle régulier pendant le processus de guérison, permet au médecin de surveiller l’état de la maladie. Au besoin, un instrument plus long et flexible, nommé le colonoscope, peut aider le médecin à voir plus loin dans le côlon, quelquefois aussi loin que l’iléon terminal (où l’intestin grêle et le côlon se rencontrent), endroit probable pour le développement de la maladie de Crohn. Dans certains cas, un endoscope introduit par la bouche est utile pour confirmer la maladie de Crohn dans la partie supérieure du tractus GI.
Un médecin pourrait recommander une radiographie barytée. Quand elle est requise pour la région GI supérieure, le patient avale un liquide qui tapisse les parois de l’œsophage et de l’estomac. Le liquide contient du baryum qui est d’un blanc éclatant sur les radiographies, fournissant une image à contraste de la forme et de la fonction du tractus GI supérieur. Quand elle est requise pour obtenir des détails du tractus GI inférieur, un lavement baryté est utilisé pour permettre au médecin de visualiser les contours du côlon. La colonoscopie est un outil qui procure un avantage diagnostique par rapport à la radiographie du lavement baryté puisque le médecin peut prélever des biopsies lors de la procédure.
D’autres outils diagnostiques comprennent les tests sanguins et l’examen d’un échantillon des selles pour la détection d’agents infectieux et de sang caché (occulte). Une échographie et une tomodensitométrie sont utiles pour la recherche de complications de la MII, mais ne sont pas nécessairement utiles pour le diagnostic primaire.

Gestion

Le traitement de la maladie inflammatoire de l’intestin est varié; il comprend la gestion des symptômes et des effets de la maladie tout en suivant un régime posologique qui vise à réduire l’inflammation sous-jacente.

Modifications à la diète et au style de vie

Un important défi est de gérer la nutrition lorsque la maladie a compromis l’appareil digestif. La maladie de Crohn peut faire obstacle à l’absorption des nutriments, ce qui met ces patients à risque élevé pour des déficiences; comme l’intestin grêle, où la plupart des nutriments sont absorbés, n’est pas touché en cas de colite ulcéreuse, les patients en souffrant sont généralement à risque faible. D’autres facteurs et symptômes contribuent cependant à la malnutrition chez les patients avec l’une ou l’autre des maladies.
Selon les symptômes de la maladie, une personne atteinte de MII peut être souffrante, et la sensation des aliments qui s’acheminent dans le tube digestif peut causer tellement d’inconfort que le patient évite ou choisit certains aliments, ce qui peut résulter en déséquilibre alimentaire. Une meilleure nutrition fournit le corps avec les moyens pour se guérir.
Si les saignements sont excessifs, l’anémie peut s’ensuivre et des modifications à la diète seront nécessaires pour compenser ces pertes.
Selon l’étendue de l’inflammation et de sa localisation, les patients devront possiblement suivre un régime spécial qui inclut des suppléments. Il est important de suivre le Guide alimentaire canadien, mais il n'est pas facile de le faire pour les personnes souffrant de la MII. Nous encourageons chaque patient à consulter un diététiste professionnel qui peut aider à mettre en place un plan nutritionnel personnalisé et efficace qui prend en considération les déficiences spécifiques de la maladie et le tube digestif sensible du patient. Certains aliments peuvent provoquer une irritation et aggraver les symptômes même s’ils n’influencent pas l’évolution de la maladie.
Particulièrement dans la maladie de Crohn lors de poussée active des symptômes et quelquefois dans la colite ulcéreuse, il peut être nécessaire de permettre à l’intestin de se reposer et de guérir. Avec des régimes spécialisés, des substituts de repas facile à digérer (mélange élémentaire) et un jeûne avec alimentation par voie intraveineuse (nutrition parentérale totale) il est possible d’obtenir un repos intestinal progressif.

Pharmacothérapie symptomatique

Les symptômes de la MII représentent la composante a plus pénible de la maladie et c’est le traitement direct de ces symptômes, particulièrement la douleur et la diarrhée, qui améliore la qualité de vie du patient. Il existe plusieurs traitements pour la diarrhée et la douleur. Une modification de régime peut être bénéfique et les médicaments antidiarrhéiques jouent un rôle important. Pour une douleur non contrôlée par d’autres médicaments, les analgésiques peuvent aider, l’acétaminophène (Tylenol®) étant le médicament de choix.
Il existe deux types de médicaments antidiarrhéiques qui visent à prévenir les crampes et à contrôler la défécation.
Un groupe modifie l’activité musculeuse de l’intestin, en ralentissant le transit du contenu. Il comprend : le lopéramide non narcotique (Imodium®); les agents narcotiques comme le diphénoxylate (Lomotil®), la codéine, la teinture d’opium et l’élixir parégorique (camphre/opium); et les agents antispasmodiques comme le sulfate de hyoscyamine (Levsin®), le dicyclomine (Bentylol®), la propanthéline (Pro-Banthine®) et le butylbromure de hyoscine (Buscopan®).
L’autre groupe change la mollesse des selles et leur fréquence en absorbant (se liant à) l’eau pour régulariser leur consistance afin qu’elles soient d’une forme et d’une consistance facile à passer. Ces médicaments fonctionnent de différentes façons; certains comme le Metamucil® ou le Prodiem® proviennent de fibres végétales tandis que la résine de cholestyramine (Questran®) lie les sels biliaires. Il est intéressant de noter que les fibres végétales sont aussi utiles pour la constipation à cause de leur effet régulateur sur les selles.
S’il existe des signes extra-intestinaux de la MII, telles l’arthrite ou l’inflammation oculaire, le médecin abordera ces conditions individuellement puisqu’il pourrait être nécessaire de référer le patient à d’autres spécialistes. Si l’anxiété et le stress sont d’importants facteurs, un programme de gestion du stress pourrait être précieux.
Les personnes souffrant de MII peuvent être anémiques à cause d’une combinaison de facteurs telles la perte sanguine chronique ou la malabsorption de certains minéraux et vitamines. L’ajout de suppléments diététiques peut améliorer cette condition, le polypeptide de fer hémique (Proferrin®), étant le premier choix à cause de son action rapide et de ses effets secondaires minimes. Une transfusion sanguine est quelquefois requise.

Pharmacothérapie anti-inflammatoire

Le traitement prend plusieurs formes et vise plusieurs systèmes de l’organisme pour apporter un soulagement. Un médecin peut prescrire les médicaments décrits ci-dessous, seuls ou en combinaison. Il peut prendre un peu de temps pour trouver la bonne combinaison pour un patient puisque chaque cas de MII est unique. Selon la localisation de l’affection, une combinaison de méthodes d’administration des médicaments (orale et rectale) peut aider à assurer que les médicaments atteignent tous les endroits touchés.
Acide 5-aminosalicylique (5-ASA) : Le médicament qui depuis longtemps obtient le plus de succès partout dans le monde pour diminuer l’inflammation est le 5-ASA qui comprend la mésalamine (Asacol®, Mesasal®, Mezavant®, Pentasa®, Salofalk®) et l’olsalazine sodique (Dipentum®), tous offerts en prise orale sous forme de comprimés et capsules. Le médicament 5-ASA est sans danger et bien toléré à long terme. Selon la localisation de l’affection, vous devrez peut-être administrer la mésalamine (Pentasa®, Salofalk®), de façon rectale par lavement ou suppositoires. Au début, les patients utilisent habituellement les médicaments rectaux chaque soir et réduisent les traitements lorsque la maladie s’améliore.
Le 5-ASA aide à calmer l’inflammation aiguë et lorsque pris à long terme (entretien), l’inflammation demeure habituellement inactive. Il est important de continuer le régime de médicaments même si vos symptômes disparaissent et que vous vous sentez bien. Selon la réponse de la maladie, la thérapie d’entretien peut s’effectuer à la pleine dose initiale ou à une dose réduite et par intervalles. Le 5-ASA associé à un antibiotique sulfamidé est offert en prise orale sous le nom de sulfasalazine (Salazopyrin®).
Corticostéroïdes : Les corticostéroïdes peuvent aider à diminuer l’inflammation dans les cas de MII modérés ou sévères. Ils sont la prednisone et le budénoside (Entocort®) à prise orale, le prednisone manifestant le plus d’effets secondaires. Pour le soulagement topique de la colite ulcéreuse ou de la maladie de Crohn du côlon, le budénoside (Entocort®) et l’hydrocortisone (Betnesol®, Cortenema®, Cortifoam™, Proctofoam®) sont offerts en formulation rectale (lavements, mousses et suppositoires). Les médecins peuvent prescrire l’hydrocortisone (Solu-Cortef®) et la méthylprednisolone (Solu-Medrol®) pour l’administration intraveineuse en milieu hospitalier.
Antibiotiques : Dans la maladie de Crohn, les antibiotiques les plus largement prescrits sont la ciprofloxacine (Cipro®) et la métronidazole (Flagyl®, Florazole ER®). Les antibiotiques à large spectre sont importants pour traiter les manifestations secondaires de la maladie tels les abcès péri-anaux et les fistules. Agents immunosuppresseurs : Ces médicaments sont utilisés pour traiter la colite ulcéreuse et la maladie de Crohn du côlon et de l’iléon afin de réduire la dépendance aux stéroïdes et pour traiter ceux dont la MII est résistante aux stéroïdes. Ils comprennent l’azathioprine (Imuran®), la cyclosporine, la mercaptopurine/6-MP (Purinethol®), et le méthotrexate sodique (Rheumatrex™). Il peut prendre jusqu’à six mois de thérapie pour observer des résultats.
Produits biologiques : Les anticorps monoclonaux appartiennent à une classe de médicaments maintenant utilisés pour traiter la MII lorsque de plus anciens médicaments n’arrivent pas à soulager les symptômes. L’infliximab (Remicade®) est en utilisation depuis 2001, suivi par l’adalimumab (Humira®).
Les deux sont indiqués pour la maladie de Crohn modérée ou sévère (surtout efficace lorsqu’il y a présence de fistules) et la colite ulcéreuse. Les patients reçoivent l’infliximab par infusion intraveineuse en consultation externe toutes les huit semaines environ, tandis que les patients peuvent administrer l’adalimumab eux-mêmes à la maison.

Chirurgie

La chirurgie peut être nécessaire chez les patients avec une maladie continue et active qui résiste à toutes formes de gestion médicale.
Comme la colite ulcéreuse ne touche que le gros intestin, si cet organe est retiré, il n’y aura plus de maladie. Ce n’est toutefois pas un remède puisque retirer le côlon peut apporter d’autres symptômes et complications. Quoiqu’il existe plusieurs variations de procédures chirurgicales, normalement, après avoir retiré le côlon en entier ou en partie (colectomie), le chirurgien passe le bout de l’intestin qui reste à travers un nouvel orifice chirurgical dans la paroi abdominale (stomie). Le patient peut y attacher un appareil détachable pour recueillir les selles. Une stomie peut être temporaire ou permanente selon la situation particulière.
Depuis quelques années, il existe de nouvelles techniques grâce auxquelles les chirurgiens peuvent conserver le muscle anal et créer un sac interne ou réservoir avec l’intestin toujours présent. La vidange du contenu du sac par l’anus ressemble de plus près à la voie anatomique habituelle. Cependant, avec la perte de fonction du côlon, les selles contiennent beaucoup d’eau et sont très fréquentes. Les patients peuvent donc ressentir des symptômes gênants même suite à la chirurgie. Une complication possible est la pochite, l’inflammation du sac chirurgicalement créé.
La maladie de Crohn est une maladie généralisée qui a tendance à récidiver chez près de 75 % des patients, même après l’excision chirurgicale de toute maladie visible et microscopique. L’inflammation peut revenir des mois ou des années après et peut être présente ailleurs dans le corps. Les médecins réservent donc la chirurgie dans la maladie de Crohn comme dernière solution, habituellement dans les cas où la gestion médicale a échoué et pour les complications telles les obstructions, les fistules et la formation d’abcès.
Une thérapie chirurgicale naissante est la transplantation intestinale, mais il y a des obstacles à surmonter tels le rejet et l’inflammation de l’organe nouvellement transplanté.

L’avenir

L’avenir repose sur l’éducation et la recherche. L’éducation du public et du corps médical est requise pour souligner l’importance des recherches sur la maladie inflammatoire de l’intestin. Plusieurs des domaines suivants requièrent des investigations additionnelles :
  • la chimie de l’intestin normal et de l’intestin lésé;
  • l’étude approfondie des changements survenant aux tissus en présence d’inflammation;
  • les facteurs génétiques;
  • le rôle de la nutrition;
  • l’incidence relative des maladies telle que déterminée par des enquêtes démographiques précises;
  • les implications émotionnelles et psychiatriques;
  • le rôle des agents infectieux;
  • l’étude de la nature de la réponse inflammatoire; et
  • les essais cliniques sur de nouvelles formes de thérapie.
C’est avec la collaboration entre les médecins et les chercheurs s’intéressant à l’étude de ces maladies, ainsi qu’avec les patients, les familles et les amis, que repose notre meilleur espoir de trouver la cause ou les causes, et le remède de la maladie inflammatoire de l’intestin. Nous vous demandons d’appuyer les initiatives éducatives et de recherche de la Socitété GI.

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