Colite ulcéreuse

22.9.11

La colite ulcéreuse : qu’est-ce que c’est?

La colite ulcéreuse est une maladie inflammatoire chronique du côlon et du rectum qui s’apparente à la maladie de Crohn. Si la maladie de Crohn peut se déclarer n’importe où dans le tube digestif et atteindre les tissus en profondeur, la colite ulcéreuse est une atteinte superficielle de la muqueuse du côlon et du rectum (voir schéma). Elle porte aussi le nom de rectocolite hémorragique.
On distingue 4 formes de colite ulcéreuse, selon l’étendue de la maladie :
  • la rectite ulcéreuse, qui se limite au rectum;
  • la proctosigmoïdite, qui touche le rectum et le côlon sigmoïde;
  • la colite distale, qui touche la partie du côlon située du côté gauche du corps (du rectum jusqu’au haut du côlon descendant);
  • la pancolite, qui touche le côlon en entier.
Au Canada, on estime que presque 2 personnes sur 1 000 (hommes, femmes et enfants) sont atteintes de colite ulcéreuse1.
Les hommes et les femmes en sont atteints dans les mêmes proportions.
La maladie est diagnostiquée surtout chez les personnes âgées de 15 à 40 ans, mais elle peut se déclarer à tout âge.

Causes

La colite ulcéreuse est une maladie auto-immune, c’est-à-dire qu’elle est causée par un dérèglement du système immunitaire qui s’attaque à ses propres cellules.
Les causes de la colite ulcéreuse sont toutefois mal connues. Les scientifiques pensent que l’inflammation de la muqueuse colorectale est causée par une réaction immunitaire excessive de l’organisme contre des virus ou des bactéries présents dans l’intestin. Selon l’hypothèse la plus probable, cette réaction auto-immune serait dirigée contre les bactéries « inoffensives » normalement présentes dans le tube digestif (la flore intestinale).
L’inflammation s’accompagne de la formation d’ulcères, qui peuvent saigner et produire du mucus ou du pus. Des facteurs génétiques et environnementaux influenceraient l’apparition de cette maladie.
Le stress et les intolérances alimentaires peuvent déclencher les symptômes chez certaines personnes, mais ces facteurs ne seraient pas à l’origine de la maladie.

Évolution

La colite ulcéreuse progresse du rectum vers le côlon et évolue par poussées (ou crises). La maladie dure toute la vie, à moins de subir une chirurgie pour retirer l’intégralité du côlon. La gravité de la maladie diffère d’une personne à une autre; plusieurs ne ressentent que peu de symptômes et peuvent vivre sans traitement constant. Souvent, les symptômes peuvent disparaître pendant des mois et même des années, pour inévitablement réapparaître.


Complications possibles

Plusieurs problèmes de santé peuvent accompagner la colite ulcéreuse, tels des troubles des articulations ou de la peau (érythème noueux), une inflammation des yeux ou des problèmes au foie, liés à la réaction auto-immune en cause dans la maladie.
La complication aiguë la plus grave de la colite ulcéreuse s’appelle « mégacôlon toxique ». Elle se produit lorsque l’inflammation du côlon est si importante que celui-ci se dilate et risque de se perforer. Surviennent alors des douleurs importantes, de la fièvre, des vomissements et un gonflement de l’abdomen. On doit consulter un médecin de toute urgence en présence de ces symptômes afin d’éviter que le côlon ne se perfore et qu’une péritonite ne survienne. Heureusement, cette complication ne survient que rarement (dans moins de 2% des cas).
Les personnes atteintes de colite ulcéreuse doivent être attentives au risque d’anémie. En effet, lorsque la maladie est grave, les pertes de sang peuvent être abondantes au point de causer une anémie, que l’on peut compenser grâce à des suppléments en fer.
Enfin, plusieurs complications liées à l’usage à long terme de certains médicaments, comme les corticostéroïdes ou les immunosuppresseurs, peuvent survenir. Ainsi, l’usage des corticostéroïdes sur de longues périodes rend plus à risque d’ostéoporose, de cataracte, d’hypertension, de diabète de type 2... Les corticoïdes et les immunosuppresseurs peuvent aussi augmenter le risque d’infection.

Symptômes de la colite ulcéreuse

Les symptômes apparaissent par crises.
  • Des crampes abdominales douloureuses, surtout dans le bas ventre.
  • Du sang dans les selles (voire une hémorragie en cas de poussée grave).
  • Une diarrhée chronique.
  • Des selles fréquentes, même durant la nuit.
  • Un besoin urgent de déféquer, même s’il y a peu ou pas de selles à évacuer (ténesme rectal).
  • Une perte de poids en raison d’un appétit réduit et d’une mauvaise absorption des nutriments dans l’intestin.
  • De la fatigue, souvent causée par l’anémie.
  • De la fièvre, en particulier dans le cas d’une pancolite avec symptômes importants.
  • Chez les enfants, la colite ulcéreuse grave peut entraver le développement (retard de croissance, retard de puberté…).

Personnes à risque

  • Certaines populations sont plus à risque que d’autres, en raison de leur patrimoine génétique. Les Blancs sont de 2 à 5 fois plus touchés par la colite ulcéreuse que les Noirs ou les Asiatiques. La communauté juive (d’origine ashkénaze), quant à elle, est de 4 à 5 fois plus frappée par cette maladie que les autres populations41,42.
  • Jusqu’à 20 % des personnes souffrant de colite ulcéreuse ont un proche touché par la maladie de Crohn ou par la colite ulcéreuse, ce qui laisse supposer l’existence d’une prédisposition génétique.


Traitements médicaux de la colite ulcéreuse

 Il n’existe pas de médicament permettant de guérir la colite ulcéreuse; en revanche, plusieurs traitements permettent de réduire l’inflammation et les symptômes lorsque la maladie est active, et de diminuer leur récurrence en maintenant la rémission.

Médicaments

Anti-inflammatoires. Il s’agit habituellement du premier traitement prescrit pour soigner la colite ulcéreuse. Ils comprennent :
  • Aminosalicylates. Ces médicaments s’apparentent à l’aspirine et diminuent l’inflammation dans le côlon. Les aminosalicylates couramment utilisés sont la sulfasalazine (Azulfidine®) et la mésalazine ou mésalamine (Rowasa®, Canasa®, Asacol® Pentasa®, Apriso™, Lialda®). Des médicaments plus récents, le balsalazide (Colazal®) et l’olsalazine (Dipentum®), sont également utilisés. Ils sont administrés par voie orale, rectale ou par lavement et sont utilisés à la fois pour calmer les poussées et pour maintenir la rémission. Les effets secondaires les plus courants sont les nausées, les vomissements et les maux de tête.
  • Corticostéroïdes. Les corticostéroïdes administrés par voie générale enrayent l’inflammation dans n’importe quelle partie du corps, mais comportent leur lot d’effets secondaires. Ils sont prescrits aux patients atteints de colite ulcéreuse modérée ou grave qui ne répondent pas aux aminosalicylates. Les corticostéroïdes les plus communément prescrits pour soigner la colite ulcéreuse sont la prednisone, la méthylprednisolone et l’hydrocortisone. Ils sont administrés par voie orale ou rectale (mousse, suppositoires, lavement). L’administration par voie intraveineuse est également possible en cas de crise grave. Leurs effets indésirables sont nombreux, ce qui limite leur usage à long terme. Ils sont généralement prescrits pour des périodes de 3 à 4 mois. Le budésonide ou le dipropionate de béclométhasone administrés par voie rectale sont des corticostéroïdes qui agissent presque uniquement dans le côlon et causent donc moins d’effets secondaires que les autres corticostéroïdes. Ils sont utilisés pour les cas moins graves de colite ulcéreuse, car ils sont un peu moins puissants)5,6.
Immunosuppresseurs. Les immunosuppresseurs suppriment l’inflammation en s’attaquant directement au système immunitaire, c’est-à-dire en réduisant la réponse immunitaire qui cause l’inflammation. Ils sont prescrits aux patients qui répondent mal aux aminosalicylates et aux corticostéroïdes ou à ceux qui doivent en prendre de hautes doses pour maintenir une rémission. Les plus courants sont l’azathioprine (Imuran®) et la 6-mercaptopurine (Purinethol®). La cyclosporine (Neoral®, Sandimmune®) est parfois utilisée en cas de poussée grave. Les immunosuppresseurs soulagent les symptômes de la colite ulcéreuse, mais peuvent exiger de 3 à 6 mois avant d’être pleinement efficaces. Ils comportent aussi leur lot d’effets secondaires, puisqu’ils diminuent la résistance aux infections et aux cancers. Selon des études récentes, d'autres médicaments, comme le mycophénolate mofétil ou le tacrolimus, pourraient aussi être efficaces6.
Agents anti-TNF alpha. Les agents anti-TNF alpha sont des médicaments récents qui ciblent une substance pro-inflammatoire, le facteur de nécrose tumoral (TNF). L’infliximab (Remicade®) est une option thérapeutique utilisée chez certains patients, en cas de colite résistant aux traitements classiques.
Antidiarrhéiques. Ils ralentissent le transit des aliments dans l'intestin et préviennent donc la diarrhée. Il peut s’agir d’un supplément de psyllium (Metamucil®). En cas de diarrhée plus grave, l’Imodium® est efficace. Il faut toutefois s’abstenir d’utiliser ces médicaments sans l’avis de votre médecin, car ils peuvent augmenter le risque de mégacôlon toxique.
Antispasmodiques. Ces médicaments peuvent être utilisés occasionnellement pour soulager les douleurs abdominales, mais ils sont en général peu efficaces. Leur action contre les spasmes peut s'exercer sur les fibres nerveuses, les fibres musculaires, ou sur les deux

Alimentation de soutien

L'alimentation de soutien vise à corriger une éventuelle malnutrition sur le plan des calories et des micronutriments. Le manque d'appétit et la perte de poids, fréquents, sont les conséquences des douleurs abdominales et des diarrhées. En outre, la colite ulcéreuse et les interventions chirurgicales peuvent entraîner une mauvaise absorption des nutriments, qui provoque des carences en protéines, en vitamines (A, B9, B12, C, D, E et K) et en minéraux (calcium, cuivre, fer, magnésium, sélénium et zinc). Ces déficits sont aisément traités par une alimentation équilibrée et riche en macro et micronutriments. La stratégie nutritionnelle sera élaborée en collaboration avec le médecin.
En cas d’anémie, le traitement se fera par voie orale sous forme de suppléments de fer, de complexes vitaminiques et de minéraux ou sous forme de liquides hautement caloriques. Si l'intestin est trop irrité, dans les formes graves de la maladie, on utilisera plutôt la voie intraveineuse. L'apport suffisant en éléments nutritifs est particulièrement important chez les enfants, qui sont en pleine croissance.

Chirurgie

Certaines personnes atteintes de colite ulcéreuse devront subir une chirurgie pour retirer l’entièreté du côlon lorsque les médicaments n’arrivent plus à contrôler les symptômes. La colo-proctectomie, l’intervention qui consiste à retirer le côlon et le rectum, est le seul moyen de guérir la colite ulcéreuse. Selon l’étendue et la gravité de la colite, le chirurgien procédera ensuite à :
  • Une iléostomie, durant laquelle une petite ouverture, appelée stomie, est pratiquée dans l’abdomen pour permettre le passage des selles. La personne stomisée doit porter en permanence un sac pour recueillir les selles.
  • Une anastomose iléoanale, durant laquelle le chirurgien retire le côlon et le rectum malade, tout en conservant l’anus et les muscles externes du rectum. On reliera ensuite l’iléon (le dernier segment de l’intestin grêle) au rectum, créant ainsi une poche (le réservoir iléal) où les selles s’accumuleront avant d’être évacuées de façon presque normale. Cette intervention peut entraîner une pouchite, c’est-à-dire l’inflammation du réservoir iléal, qui est traitée par antibiotiques.

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