L'Ulcère gastroduodénal
L’Ulcère
gastroduodénal se définit comme une brêche au niveau de la paroi de
l’estomac ou du duodénum, la première partie de l’intestin grêle. Le
rôle de la bactérie Helicobacter pylori a été largement démontré, de
même que d’autres co-facteurs comme le tabagisme.
Epidémiologie :
on estime à environ 10% la probabilité pour un individu de souffrir
d’un ulcère gastroduodénal au cours de sa vie, le plus souvent après
l’âge de 50 ans. A ce même âge, environ 50% de la population totale est
infectée avec Helicobacter pylori, qui est un déterminant majeur dans le développement de cette maladie.
Mécanismes physiopathologiques :
un ulcère gastrique est une érosion de la paroi de l’estomac, l’organe
qui s’occupe de la digestion des aliments grâce à de nombreuses enzymes
qui « découpent » la nourriture en petit morceaux, tandis que l’intestin
grêle permet la réabsorption dans l’organisme des substances nutritives
élémentaires. Certains facteurs comme une infection à H. pylori, le
tabagisme ou le stress jouent un rôle dans la formation d’une gastrite
(inflammation de l’estomac) et d’un ulcère en augmentant notamment la
quantité d’acide dans l’estomac. On citera également les
anti-inflammatoires non-stéroïdiens (aspirine et apparentés) qui, à
forte dose et à long terme, peuvent provoquer un ulcère, de même que
certains syndromes tumoraux rares comme le Zollinger-Ellison qui prédisposent à la maladie ulcéreuse.
Symptômes et diagnostic :
le patient souffrant d’un ulcère gastroduodénal se plaindra de douleurs
au niveau du ventre, généralement dans la partie haute et centrale
(épigastre). Ces douleurs sont souvent apaisées par la prise de
nourriture ou d’anti-acides. Il n’est pas possible de distinguer un
ulcère localisé à l’estomac d’un ulcère du duodénum sur la seule base
des symptômes. Pour cela, il faudra pratiquer une endoscopie,
examen diagnostique dans tout les cas : il s’agit de passer un tube par
la bouche pour visualiser la paroi du système digestif haut.
L’intervention est généralement pratiquée sous anesthésie locale.
Traitement :
des mesures de base telles que l’arrêt des anti-inflammatoires (si le
patient en prenait) sont essentielles. Par contre, aucun aliment n’a
démontré une réelle efficacité dans l’amélioration d’un ulcère, malgré
certaines croyances (lait, crème…). Le traitement médicamenteux se base
sur l’association d’inhibiteurs de la pompe à protons comme l’oméprazole
et sur une cure d’antibiotiques au cas où il y a une infection à H.
pylori (le plus souvent). L’éradication de cette bactérie permet un
traitement efficace et une diminution massive des récidives (de 75% sans
traitement à 10% après la cure).